Azemmour vieillit et se ressent des coups de boutoir qu'elle reçoit de toutes parts. Les règles du civisme y sont quotidiennement bafouées. Au fil des ans, la ville se noie dans une mer d'indifférence. Anormal ! Qui pourrait dès lors s'enorgueillir de son statut de citadin ? L'hygiène et l'environnement ? Parlons –en.
Matin et soir, vendeurs de magasins et préposés aux gargotes, inondent le trottoir en nettoyant leurs locaux. Quelque fois, un pot choit par inadvertance ou encore des restes de fruits et légumes. Tant pis pour le citoyen piéton. Dans cette guerre impitoyable de squattérisassions, marchands de toutes sortes, ne se gênent pas pour accaparer la portion congrue du trottoir. Marchandises et véhicules sont en désordre. La cité appartient à celui qui accapare ses espaces sans gêne. Les conséquences sont dès lors imaginables, on se débarrasse de tous les restes encombrants, sans aucune gêne. Le soir, le piéton a l'impression de traverser des champs de bataille. Une armée d'éboueurs s'essoufflerait. La ville a bien besoin d'un souffle nouveau qui viendrait des citadins eux-mêmes, toutes corporations et tous horizons confondus. Au-delà de la morale et de la sensibilisation, de nouvelles formules sont à rechercher pour la sauvegarder et surtout pour lui restituer son âme, sa vocation et son essence.