L'Agence européenne des médicaments (EMA) a indiqué le 30 juin que la version indienne du vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca n'est pas autorisée dans l'UE en raison de la possibilité de « différences » avec l'original. L'interopérabilité des pass vaccinal entre le Maroc et l'UE est de ce fait compromise. C'est une véritable volte-face de l'Agence européenne du médicament (EMA) ! Alors que la vaccination anti Covid-19 a démarré depuis plusieurs mois notamment en Afrique, avec le vaccin d'AstraZeneca, ce n'est que ce 30 juin que l'EMA a annoncé que la version indienne du vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca n'est pas autorisée dans l'UE en raison de la possibilité de « différences » avec l'original. Cette non reconnaissance est pour le moins embarrassante puisqu'elle intervient juste après les ouvertures progressives des frontières dans plusieurs pays en raison justement de la progression de la vaccination. Le cas du Maroc dont la campagne de vaccination progresse actuellement avec les vaccins de Sinopharm (toujours pas autorisé par l'UE) et AstraZenca. La décision de l'EMA remet ainsi en question le pass vaccinal ou l'interopérabilité du certificat de circulation numérique mis en place par le Maroc, qui justement, à l'invitation formulée par la Commission européenne au ministère des Affaires étrangères, a mis en place un Comité mixte pour traiter de l'interopérabilité et la reconnaissance mutuelle des certificats marocain et européen. Ce passe vaccinal établi par le Maroc sert-il finalement pour se rendre en Europe ? La question demeure posée, bien que les autorités marocaines avaient averti dès le début que le certificat de vaccination ne dispense pas de remplir les exigences sanitaires des pays de destination. En attendant d'y voir plus clair, et face à la décision de l'EMA, les ressortissants marocains voulant entrer dans l'espace Schengen, aussi vaccinés soient-ils doivent donc remplir les dispositions édictées par chaque pays, qui varient du test PCR au confinement temporaire. Pour sa part, l'OMS qui a approuvé Covishield, a déploré le fait que certains pays refusent son utilisation. « C'est très dommage car AstraZeneca-Covishield est exactement le même vaccin qu'AstraZeneca-Vaxzevria », a déclaré mardi Richard Mihigo, du bureau régional de l'OMS pour l'Afrique. « La seule différence est que Covishield est fabriqué et distribué dans d'autres parties du monde que l'Europe. » Il a exhorté les pays de l'UE à accepter l'utilisation du Covishield. Dans une déclaration commune diffusée lundi, l'UA et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ont déclaré que ces règles mettaient « en péril le traitement équitable » des personnes vaccinées en Afrique.