Les transferts de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 540 milliards de dollars en 2020, soit à peine 1,6 % de moins qu'en 2019. La résilience des remises migratoires a été remarquable malgré la crise Covid-19. Malgré la pandémie de COVID-19, les transferts d'argent des migrants sont restés solides en 2020, avec un fléchissement plus faible qu'anticipé. En effet, au début de la crise Covid-19, l'on tablait sur une chute drastique de 19,7 % des remises migratoires en 2020. Selon une note d'information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, les transferts de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 540 milliards de dollars en 2020, soit à peine 1,6 % de moins qu'en 2019, quand ils étaient ressortis à 548 milliards de dollars. Ce repli est moins net que lors de la crise financière de 2009, où la baisse des remises migratoires avait atteint 4,8 %. Par ailleurs, le fléchissement est nettement moins brutal que pour les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays à revenu faible et intermédiaire qui, compte non tenu de la Chine, ont chuté de plus de 30 % en 2020. Par conséquent, les remises migratoires vers ces pays ont dépassé l'année dernière le total des flux d'IDE (259 milliards de dollars) et d'aide publique au développement (179 milliards). Les remises migratoires en faveur de l'Amérique latine et des Caraïbes ont progressé de 6,5 %, contre 5,2 % pour l'Asie du Sud et 2,3 % pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Mais la situation inverse est observée dans les régions Asie de l'Est-Pacifique (-7,9 %), Europe-Asie centrale (-9,7 %) et en Afrique subsaharienne (-12,5 %). L'effondrement des flux vers l'Afrique subsaharienne est pratiquement entièrement dû au plongeon de près de 28 % des envois destinés au Nigéria. Compte non tenu de ce pays, les remises migratoires vers l'Afrique subsaharienne ont démontré leur résilience, avec une hausse de 2,3 %. Le tarif moyen pour l'envoi de 200 dollars reste élevé, à 6,5 % au quatrième trimestre de 2020, soit plus du double de la cible de 3 % fixée dans les Objectifs de développement durable. Si l'Asie du Sud affiche les coûts les plus faibles (4,9 %), l'Afrique subsaharienne reste la région la plus chère, avec un taux moyen de 8,2 %. Le soutien apporté à l'infrastructure des remises migratoires et visant à préserver ces flux consiste notamment à agir pour réduire leurs coûts. Par région, les transferts d'argent vers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord ont augmenté de 2,3 % en 2020, à environ 56 milliards de dollars — une évolution à imputer essentiellement à la solidité des transferts vers l'Egypte et le Maroc : ils ont grimpé de 11 % dans le cas de l'Egypte, pour atteindre un niveau record de pratiquement 30 milliards de dollars, et de 6,5 % pour le Maroc. La Tunisie a également bénéficié de cette tendance, avec une progression de 2,5 %. Des pays comme Djibouti, le Liban, l'Iraq et la Jordanie ont connu une dynamique inverse, avec un repli supérieur à 10 % en 2020. Pour 2021, les remises migratoires vers la région devraient progresser de 2,6 %, à la faveur d'une reprise modeste dans la zone euro et sur fond de ralentissement des envois en provenance des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Pour le coût des transferts, le tarif moyen pour l'envoi de 200 dollars vers la région a légèrement baissé au quatrième trimestre de 2020, à 6,6 %. Les écarts d'un couloir à l'autre sont très importants. Dans la lignée du rebond attendu de la croissance mondiale en 2021 et 2022, les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient augmenter de 2,6 % en 2021, à 553 milliards de dollars, puis de 2,2 % en 2022, à 565 milliards, selon les projections de la Banque mondiale.