Ecrit par Imane Bouhrara I L'activité du capital investissement au Maroc en 2020 a fait preuve de résilience par rapport à l'ensemble de l'économie. Ainsi, l'AMIC relève que les levées de fonds ont atteint 1.350 MDH alors que les levées dans le cadre de fonds marocains se sont établies à 570 MDH. Les investissements des fonds ont totalisé 804 MDH en augmentation de 5% par rapport à 2019, alors que l'exercice 2020 est marqué par 10 actes de désinvestissement pour un montant de 220 MDH. L'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) a organisé ce 7 avril 2021, une web conférence pour présenter les performances du capital investissement au Maroc en 2020. D'emblée, le président de l'AMIC, Tarik Haddi a rappelé qu' « Il n'a échappé à personne que cette année a été très particulière en raison de la crise sanitaire totalement mondialisée. Mais les crises ont cet avantage de questionner les ressorts profonds des organisations humaines et leur résilience et surtout d'accélérer les mutations vitales ». Aussi, les résultats de 2 études réalisées par l'AMIC sur l'activité du Capital investissement en 2020 ont-elles d'abord, montré que malgré les contraintes liées au confinement et à la réduction du flux d'opérations, des transactions ont quand même pu être réalisées. En effet, les levées de fonds ont atteint 1.350 MDH et les levées dans le cadre de fonds marocains ont fait un bond de 540 MDH, passant de 30 à 570 MDH, à fin 2020. Par ailleurs, les investissements des fonds ont totalisé 804 MDH en augmentation de 5% par rapport à 2019. « C'est l'équivalent de 20 introductions en bourse en une année si on se compare au marché des capitaux. A noter aussi l'augmentation significative du nombre de transactions inférieures à 10 MDH en 2020 s'adressant principalement à des entreprises en phase de démarrage d'activité grâce à l'initiative Innov Invest de la CCG. Concernant les sorties : 10 actes de désinvestissement pour un montant de 220 MDH », explique Tarik Haddi. La deuxième étude ou enquête sur l'impact de la pandémie, a permis de démontrer, le rôle du capital investissement dans la résilience du tissu économique national puisque si la moyenne du chiffre d'affaires des PME au niveau national pour l'année 2020 a baissé de 32% selon Inforisk, les entreprises accompagnées par les fonds de capital investissement ont réussi à limiter cette baisse à 20%. Fait marquant à souligner est que plus de 80% des participations des fonds de l'AMIC ont pu accéder aux mesures d'accompagnement de la CCG, Damane Oxygène et Relance. « Il est donc évident que le capital investissement est incontournable pour créer les conditions de la résilience et de la relance de l'économie marocaine. On pourra aussi le confirmer plus tard avec les résultats de l'étude annuelle sur les impacts du CI sur la croissance, la création de richesse, l'export, l'emploi, la contribution fiscale etc. », insiste le président de l'AMIC. La résilience à la crise a également dévoilé le degré de maturité de l'activité au Maroc, malgré toutes les contraintes d'ordre fiscal et réglementaire, et un véritable savoir-faire de cette industrie portée par des équipes de gestion locales de qualité et disposant de nombreuses années d'exercice (13 ans d'expérience par collaborateur et 15 opérations par collaborateur) et de track record suffisant. « Au total près de 22 milliards de dirhams qui ont été levés et gérés depuis le début de l'activité à travers 60 fonds investis dans plus de 220 entreprises avec un TRI brut moyen de 13% », révèle le Président de l'AMIC. La profession a également gagné en transparence et en bonne gouvernance avec le dispositif légal et règlementaire régissant les OPCC qui s'étend progressivement au sein de la profession. Enfin, et à travers son Association, la profession est désormais considérée par les PP comme un partenaire sérieux, entreprenant et créatif. Elle est d'ailleurs partie prenante du Comité du marché de capitaux. « C'est dans ce cadre que l'AMIC a fait des propositions détaillées pour la structuration d'un fonds de fonds dédié à la relance qui ont abouti à la création du FMVII, dont nous sommes particulièrement fiers. L'AMIC a également fait avec l'AMMC des propositions pour l'amélioration de la loi et du plan comptable OPCC pour mieux l'adapter aux différentes formes d'intervention des fonds au Maroc, avec pour objectif d'intégrer progressivement dans ce dispositif l'essentiel des fonds sous gestion au Maroc », rappelle Tarik Haddi. L'AMIC a également introduit des propositions pour améliorer le cadre juridique de la SA afin de faciliter les investissements des fonds dans les entreprises marocaines (SAS et BSA). Et un travail de longue haleine est mené pour améliorer le cadre fiscal des fonds opérant au Maroc et donc la compétitivité fiscale de la place MAROC pour les Investisseurs internationaux. Le Président de l'AMIC a également annoncé qu'avec la Bourse de Casa, la CGEM et l'OEC et en partenariat avec le Ministère des Finances et l'AMMC, il sera procédé à la transformation et à l'élargissement de l'initiative « AMIC SUPPORT PME » pour en faire une plateforme d'information sur le capital investissement et le marché de capitaux et surtout d'accompagnement des PME dans le cadre du programme de relance de l'Etat. Par ailleurs, les investisseurs en capital vont engager un dialogue franc et constructif avec les Investisseurs Institutionnels pour lever avec eux tous les freins à leur engagement dans la classe d'actifs. L'objectif est d'accompagner la mutation nécessaire du système marocain de financement pour faire du capital investissement le principal levier du financement de la PME non cotée au Maroc, comme c'est le cas dans toutes les économies avancées.
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