Le Maroc est en train de sortir graduellement de la conjoncture morose de 2020. En effet, les perspectives économiques pour 2021 sont plus encourageantes sous le coup d'une bonne campagne agricole et une campagne de vaccination qui augure d'un prochain retour à la normale. La conjoncture économique au Maroc se redresse graduellement en 2021 sous l'effet des perspectives favorables pour la campagne agricole et le bon déroulement de l'opération de vaccination (6.687.548 doses délivrées jusqu'au 21 mars dont 2.423.380 deuxièmes doses), ainsi que les effets du redressement prévu de l'activité chez les principaux partenaires commerciaux du Maroc demeurent les principaux leviers pour y parvenir. En effet, les derniers chiffres relatifs au suivi de la campagne agricole font état d'une bonne situation du couvert végétal dans la majorité des régions agricoles du Maroc, augurant d'une performance positive de la production agricole en perspective, souligne la note de conjoncture du mois de mars 2021 de la DEPF. Hors agriculture, hormis les secteurs du tourisme et du transport aérien qui pâtissent encore des effets néfastes de la crise sanitaire, des secteurs à forte contribution dans la valeur ajoutée nationale, affichent des évolutions positives courant l'année 2021, en l'occurrence, les industries extractives, l'énergie électrique, certaines branches du secteur industriel et les télécommunications. Les exportations en retrait de 5,2% À fin janvier 2021, les exportations de biens se sont établies à près de 24 milliards de dirhams, en retrait de 5,2% sur un an. Cette évolution s'explique principalement par la diminution des ventes des secteurs de l'automobile, du textile et cuir et de l'aéronautique, atténuée, toutefois, par la hausse des ventes des phosphates et dérivés. Les exportations du secteur automobile se sont établies à 6,9 milliards de dirhams, en baisse de 11,6%. Cette évolution provient essentiellement du recul des ventes du câblage (-12,2%), de la construction (-14,3%) et de l'intérieur véhicules et sièges (-19,4%). Pour leur part, les exportations du secteur du textile et cuir se sont repliées de 16,2% pour s'établir à 2,5 milliards de dirhams, en relation principalement avec la baisse des ventes des vêtements confectionnés (-16,7%), des chaussures (-32,1%) et des articles de bonneterie (-14,9%). Dans le même sens, les exportations de l'industrie aéronautique ont reculé de 24,8% à 1,1 milliard de dirhams, sur fond du repli des exportations relatives à l'assemblage (-29,1%) et à l'EWIS (-17,8%). De leur côté, les exportations de l'agriculture et agro-alimentaire ont enregistré une légère baisse de 0,6% pour avoisiner 7 milliards de dirhams, recouvrant un recul des ventes de l'agriculture (-1,8%), atténuée, toutefois, par la hausse de celles de l'industrie alimentaire (+2,6%). Le constat est le même pour les exportations du secteur de l'électronique qui ont légèrement fléchi de 0,8% pour s'établir à 923 millions de dirhams, dont notamment les ventes des fils et câbles (-4,1%). Par contre, les exportations des phosphates et dérivés se sont raffermies de 12,6% à 3,5 milliards de dirhams. Cette évolution incorpore une hausse des ventes de l'acide phosphorique (+44,8%) et des engrais naturels et chimiques (+13,1%) et une baisse des exportations des phosphates (-27,9%). La part de ce secteur dans le total des exportations s'est consolidée de 2,2 points, passant de 12,2% à fin janvier 2020 à 14,4% à fin janvier 2021. De même, les exportations des autres extractions minières se sont accrues de 22,5% pour atteindre 174 millions de dirhams. Les prémices d'une reprise en 2021 ? Au niveau de la demande intérieure, la consommation des ménages devrait se rétablir progressivement en 2021, bénéficiant du rétablissement graduel de la confiance des ménages sur fond de déploiement accéléré du vaccin contre la Covid-19, conjugué à une amélioration des revenus des ménages, en lien, notamment, avec les perspectives favorables de la campagne agricole 2020/2021 et avec la bonne tenue des transferts des MRE (+8,8% à fin janvier 2021), dans un contexte de maîtrise de l'inflation (stagnation de l'IPC en janvier 2021). Quant à l'investissement, il semble subir encore les retombées de la crise sanitaire, en phase, notamment, avec le recul des importations des biens d'équipement et des crédits à l'équipement (-16,4% et -2,6% respectivement à fin janvier 2021). Toutefois, l'investissement devrait être relancé courant 2021 grâce à l'opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l'investissement dans le cadre du plan de relance économique mis en œuvre. Pour leur part, les échanges extérieurs ont été marqués à fin janvier par une baisse des exportations (-5,2%), avec un rythme moins important que celui des importations (-16%), ce qui s'est traduit par un allègement du déficit commercial de 32,7% et une amélioration du taux de couverture de 7,8 points. En matière des finances publiques, l'exécution de la Loi de Finances 2021 fait ressortir un léger creusement du déficit budgétaire à fin février, recouvrant une légère hausse des recettes ordinaires et un recul des dépenses ordinaires et des dépenses d'investissement, conjugués au repli de l'excédent des comptes spéciaux du Trésor. Sur le plan du financement de l'économie, la croissance des crédits bancaires a décéléré à +4,1% à fin janvier après +5,1% un an auparavant, particulièrement, ceux au secteur non financier (+4,9% après +5,3%). Les indices boursiers MASI & MADEX, quant-à-eux, ont enregistré une correction à la baisse au cours du mois de février, préservant, toutefois, une légère hausse de 0,6% chacun par rapport à fin décembre 2020.