La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dimanche 31 janvier qu'AstraZeneca allait livrer à l'UE neuf millions de doses de plus que prévu de son vaccin contre le Covid, soit 40 millions de doses au total, un chiffre en hausse de 30%. L'entreprise, qui subit depuis plusieurs jours les foudres des dirigeants européens en raison d'importants retards de production, «commencera les livraisons une semaine plus tôt que prévu» et «étendra également sa capacité de fabrication en Europe», a écrit Ursula von der Leyen sur Twitter. La dirigeante, qui s'est entretenue dimanche avec les PDG des entreprises avec qui l'UE a passé des contrats pour des vaccins, a également maintenu dans un entretien à la chaîne allemande ZDF l'objectif de l'UE de vacciner 70% des adultes d'ici «la fin de l'été». Les livraisons commenceront «à priori, la deuxième semaine de février», a précisé une source européenne. AstraZeneca, dont le vaccin a été autorisé vendredi sur le marché européen, avait annoncé une réduction de trois-quarts des livraisons promises à l'UE au premier trimestre. AstraZeneca avait argué d'une «baisse de rendement» sur un site de fabrication européen pour expliquer ses retards de livraisons à l'UE. Une explication jugée «insatisfaisante» par la Commission, qui a réclamé une inspection du site industriel belge concerné, géré par un sous-traitant du groupe, intervenue jeudi dernier. Dans un entretien à certains médias, le PDG d'AstraZeneca, le Français Pascal Soriot, avait cependant assuré devoir réserver aux Britanniques la production des usines au Royaume-Uni. Un argument fermement contesté par Bruxelles: le recours aux usines britanniques pour approvisionner l'UE «n'est pas une option, c'est une obligation contractuelle», avait insisté un responsable européen. Berlin a menacé dimanche d'action en justice les laboratoires ne «respectant pas leurs obligations» de livraison de vaccins à l'UE. AstraZeneca a signé en août un contrat avec Bruxelles pour une précommande de 400 millions de doses au total, qui a été publié par la Commission, mais amputé de nombreux passages jugés «confidentiels». L'entreprise «s'est engagée à faire tous les efforts raisonnables en vue de mettre sur pied des capacités pour produire 300 millions de doses du vaccin, sans en tirer de bénéfices ni essuyer de pertes», indique le texte, mentionnant l'option pour l'UE de commander 100 millions de doses supplémentaires.