Les Etats membres doivent encore approuver une procédure d'application provisoire de l'accord, afin qu'il entre en vigueur dès le premier jour de la nouvelle année, car le Parlement européen n'aura pas le temps de le ratifier d'ici là. Il leur restait une semaine pour se mettre d'accord. Jeudi 24 décembre, après une nuit et une matinée d'ultimes négociations, l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni ont trouvé un terrain d'entente sur leurs relations commerciales après la sortie effective du pays de l'UE, au 1er janvier. Cet accord, « bon pour l'Europe et le Royaume-Uni », pose des « fondations solides pour le départ d'un ami de longue date », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d'une conférence de presse tenue dans l'après-midi avec le négociateur européen, Michel Barnier. « Nous pouvons laisser le Brexit derrière nous », a-t-elle poursuivi, ajoutant que « l'Union européenne [allait] pouvoir passer à une nouvelle étape ». La secrétaire d'Etat au commerce international britannique, Liz Truss, a salué la nouvelle sur Twitter. « Nous aurons une relation commerciale solide avec l'UE et approfondirons nos échanges avec nos partenaires dans le monde entier grâce à notre politique commerciale indépendante », a-t-elle écrit. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a, quant à lui, publié sur Twitter une photo de lui exultant, bras écartés et pouces levés, avec pour légende : « L'accord a été trouvé ». Les Etats membres doivent encore approuver une procédure d'application provisoire de l'accord, afin qu'il entre en vigueur dès le premier jour de la nouvelle année, car le Parlement européen n'aura pas le temps de le ratifier d'ici là. De son côté, M. Barnier a exprimé jeudi son soulagement après l'accord conclu avec le Royaume-Uni, à une semaine seulement de sa sortie de l'UE. « Aujourd'hui est un jour de soulagement », a-t-il dit. « Mais teinté d'une certaine tristesse, quand on compare ce qu'il y avait avant et ce qui nous attend désormais. » La pêche au cœur des discussions Des désaccords importants ont subsisté jusqu'au dernier moment, notamment concernant le partage des quelque 650 millions d'euros de produits pêchés chaque année par les pêcheurs européens dans les eaux britanniques. L'Europe avait proposé de diminuer de 25 % ses prises dans les eaux britanniques sur une période de six ans – une offre jusqu'alors insuffisante aux yeux du Royaume-Uni. Malgré son faible poids économique, la pêche revêt une importance politique et sociale pour plusieurs Etats membres, dont la France, les Pays-Bas, le Danemark ou l'Irlande. Mais les Britanniques en ont fait le symbole de leur souveraineté retrouvée après le divorce. Plus de trois ans de procédure Formellement, le Royaume-Uni a quitté l'UE le 31 janvier 2020, mais est alors entré dans une période de transition durant laquelle il reste soumis aux règles européennes, et donc aux accords commerciaux négociés par la Commission européenne au nom des Etats membres de l'UE, et ce, jusqu'au 31 décembre 2020. En l'absence d'accord (« no deal »), les échanges entre Londres et le bloc des Vingt-Sept auraient été régis à partir du 1er janvier 2021 par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane, de quotas, ainsi que de formalités administratives susceptibles d'entraîner des embouteillages et des retards de livraison. Le processus de sortie de l'UE avait été enclenché à la suite du référendum britannique du 23 juin 2016, remporté à 51,9 % des voix par les tenants du Brexit. Une première depuis la création de l'UE. (Avec le Monde)