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Tourisme : où sont passés près de 480.000 employés du secteur ?
Publié dans EcoActu le 09 - 11 - 2020

Alors qu'il était question de soutenir un secteur en détresse (tourisme) et sauver quelques 550.000 emplois directs, les déclarations à la CNSS pour bénéficier de l'indemnité forfaitaire au profit des employés du secteur n'ont pas dépassé 8.6%. L'emploi informel représente-t-il environ 80% des emplois d'une des locomotives de l'économie marocaine ?
Après plus de 8 mois de crise sanitaire, il est évident que la pandémie a mis à genoux l'économie marocaine. Une économie qui agonise et qui s'accroche au bout de la corde pour ne pas couler. Parmi les secteurs les plus touchés celui du tourisme qui a dû baisser les rideaux au tout début de la pandémie.
C'est l'une des importantes locomotives de la croissance économique (part de 7% au PIB national) qui est mise en arrêt depuis le mois de mars. C'est aussi un coup dur pour le marché de l'emploi puisque le secteur est l'un des pourvoyeurs d'emplois avec 550.000 emplois directs en 2019, soit près de 5% de l'emploi dans l'ensemble de l'économie.
Malheureusement, à quelques exceptions, le secteur n'a pas pu remettre les moteurs en marche en raison de la pandémie qui persiste, des frontières qui restent fermées et des touristes au compte goutte. D'après le ministère de tutelle, ça sera certainement le dernier secteur qui va retrouver ses niveaux d'avant crise.
Face à cette situation, le gouvernement a répondu à l'appel de détresse des opérateurs du secteur qui mettaient l'avenir de 550.000 emplois entre les mains du gouvernement. Ce dernier est parvenu à signer avec le secteur un contrat-programme 2020-2022 pour le soutien et la relance du secteur touristique. L'objectif principal étant la préservation des emplois et des revenus des employés.
En effet, en maintenant l'indemnité forfaitaire de 6 mois supplémentaires (de juillet à fin décembre) soit durant la phase d'arrêt et la phase de redémarrage, l'Etat vise à accélérer l'inclusion des travailleurs les plus vulnérables dans le circuit formel. Sauf que lorsque le taux de l'informel dépasse les 80% dans un secteur considéré comme étant une composante majeure de l'économie marocaine cela interpelle à plus d'un titre.
Objectif non atteint
De deux choses l'une. Soit l'Etat n'est pas parvenu à atteindre l'objectif de maintenir un minimum de 80% des emplois soit le secteur est gangréné d'informel. Il faut dire que la crise sanitaire non seulement a engendré des dégâts mais elle a également mis à nu les dysfonctionnements d'un bon nombre de secteurs notamment celui du tourisme.
En effet, après la signature du contrat-programme, les opérateurs touristiques devaient déclarer leurs employés à la CNSS afin qu'ils puissent bénéficier de l'indemnité forfaitaire. Or, le nombre de personnes du secteur déclarées à la Caisse pour le mois de juillet-août n'a pas dépassé 42.000 employés. Il y a eu une légère augmentation des déclarations pour le mois de septembre de 5.200 bénéficiaires soit un total de 47.200.
Un chiffre alarmant puisque si l'on rajoute au meilleur des cas 15.000 intérimaires et quelques centaines d'employés qui ne sont pas en arrêt de travail, l'on se demande où sont passés environ 400.000 employés du secteur ? Cela veut-il dire que tous ces employés ont été licenciés ? Où travaillent-ils dans l'informel ?
Des questions qui restent en suspens puisque personne n'a pu nous donner une réponse claire. Mais ce que beaucoup s'accordent à dire c'est que cette crise a dévoilé une aberration qui se confirme au vu et au su de tous à savoir le poids de l'informel dans le secteur touristique.
Contacté par nos soins, Mohamed Amekraz, ministre du Travail et de l'insertion professionnelle, nous a précisés qu'il n'est pas encore possible de faire dans l'immédiat une interprétation des chiffres relatifs à l'indemnité forfaitaire du secteur. « Il faut savoir que beaucoup d'activités ne sont pas éligibles à cette mesure d'indemnité d'une part. Et d'autre part durant le mois de juillet et août les hôtels dans certaines régions n'ont pas déclaré puisqu'ils n'étaient pas en arrêt », a-t-il précisé.
Rappelons que la mesure d'accompagnement prévue par le contrat-programme concerne les établissements d'hébergement classés, les agences de voyages agréées, les transporteurs touristiques agréés, ainsi que les guides touristiques assujettis au régime de sécurité sociale conformément à la loi 98.15 et 99.15 relatives à la couverture sociale et médicale des travailleurs non-salariés.
Mohamed Amekraz nous a affirmés en l'occurrence que les intérimaires auront bientôt leur convention afin qu'ils puissent bénéficier de l'indemnité forfaitaire.
A qui incombe la responsabilité ?
Mais si certaines activités dans quelques régions ont pu travailler durant le mois de juillet-août, à partir de septembre le secteur a replongé dans un arrêt quasi total de l'activité. Dans ce cas, pourquoi il n'y a pas eu plus de déclarations soit à peine 47.200 pour le mois de septembre.
Interpelé sur la question, Lahcen Zelmat, Président de la Fédération Nationale de l'Industrie Hôtelière, nous affirme que cet état de fait s'explique par deux raisons.
« Premièrement les entreprises n'ayant pas maintenu un minimum de 80% des emplois n'ont pas été éligibles à l'indemnité forfaitaire au profit de ses employés. Deuxièmement, l'emploi informel qui représente la plus grosse part », a-t-il précisé.
Et d'ajouter que « une grande majorité des employeurs du secteur ne déclarent malheureusement pas leurs employés. Et la responsabilité incombe à l'Etat notamment le ministère de l'Emploi, celui des Finances ainsi que la CNSS. Les Fédérations et les Associations n'ont jamais défendu les fraudeurs bien au contraire. Nous avons toujours appelé les pouvoirs publics à faire leur travail de contrôle et de vérification ».
Aujourd'hui la non–déclaration des employés dans ce secteur du tourisme est une vérité plus claire que l'eau de roche. Résultat des courses : des milliers d'employés (familles) du secteur ont été mis sur la sellette. Des personnes qui se sont retrouvées du jour au lendemain en chômage forcé sans même la possibilité de bénéficier des 2.000 DH/mois accordés par l'Etat.
Malheureusement, cette crise a démontré que l'informel non seulement gangrène l'économie mais il constitue un dysfonctionnement structurel auquel il faut une réelle volonté politique pour l'endiguer. Il est temps de remettre le secteur sur les rails de la durabilité.


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