L'enquête menée par le Cluster solaire auprès de plus de 500 entreprises du secteur des énergies renouvelables a permis d'évaluer l'impact de la crise sur le secteur. 90% des entreprises du secteur ont connu une baisse significative de leur Chiffre d'affaires (CA) dont environ un quart a connu une baisse importante (supérieure à 75% du CA). La pandémie du COVID19 n'a épargné aucun secteur économique. Celui des énergies renouvelables n'y a pas échappé. C'est ce qui ressort d'une enquête lancée par le Cluster solaire auprès de plus de 500 entreprises du secteur représentatives des différents segments à la fois en termes de taille (Grandes entreprises, PME, TPE et startups) et en termes d'activité (ingénierie et services, installation et maintenance, industrie ENR...). L'objectif de cette enquête est d'évaluer l'impact de cette crise sur leur activité, d'identifier les mesures mise en place et de recueillir les mesures de relance prioritaires pour le secteur. Ainsi, il en ressort que plus de 90% des entreprises du secteur ont enregistré une baisse significative de leur Chiffre d'affaires (CA) dont environ un quart a connu une baisse importante (supérieure à 75% du CA). L'échantillon interrogé a également estimé en moyenne la baisse du CA prévisionnel 2020 à -56% par rapport aux prévisions avant COVID19. Ce qui constitue un coup de frein alarmant pour le trend haussier de la croissance de ces deux dernières années. Par ailleurs, 28% de l'effectif global du secteur a été impacté par la crise (dont 20% en arrêt partiel). Quant aux TPME ENR, ce chiffre atteint 40% selon leurs estimations, avec un arrêt définitif évalué à 10% des effectifs. « Une situation qui ne tardera pas à fragiliser de façon structurelle les bilans des TPME ; sans apport de capital et avec un faible accès au crédit. D'autant plus que seule une entreprise EnR sur cinq a pu bénéficier des aides mises en place (Damane oxygène, le paiement forfaitaire des salaires par la CNSS, le report de cotisations des CNS) », précise l'enquête du Cluster. Les principales raisons évoquées pour expliquer cet impact significatif sur l'activité sont la baisse de la demande (affectant plus de 75% des entreprises) et la limitation des déplacements (62% des entreprises concernées), et ce notamment pour les TPME opérant dans l'installation de solutions solaires. Le secteur ENR a été solidaire et totalement engagé tout au long de la période de crise que ça soit à travers les contributions du Cluster solaire, de l'association des acteurs opérant dans le secteur ou à travers les initiatives individuelles de ses membres. Le Cluster solaire a ainsi apporté une contribution d'un mois de salaire des équipes et le versement d'une partie des cotisations annuelles perçues par ses membres en faveur du « Fond Spécial de Gestion de la Pandémie du Coronavirus ». Malgré un sentiment d'optimisme pour certains entrepreneur du secteur, le chemin vers la reprise risque d'être long selon la majeure partie des décideurs interviewés. Seuls 22% s'attendent à une reprise à partir de l'automne, alors que la majorité des sondés estime que la crise s'étendra au-delà de 2021. Le retour à la normale se fera au bout de 2 ans, selon 80% des entreprises afin de relancer suffisamment la demande et éponger les pertes liées à cette crise. Aussi, la majorité des entreprises interrogées affirme-t-elle que si les projets prévus ne sont pas annulés ou reportés et si les facturations engagées avant confinement sont honorées, la reprise peut se faire de façon progressive même si c'est à un rythme lent. Concernant les mesures prioritaires pour la relance, elles doivent être d'ordre économique selon plus des 46% des entreprises de l'échantillon et d'ordre financier pour 39% d'entre-elles. Parmi les mesures sur lesquelles insistent les opérateurs du secteur, on retrouve en premier lieu l'accélération de la commande publique, tout en adaptant la taille des programmes aux capacités et à la taille des entreprises locales, la mise en œuvre des projets ENR de grande envergure tels que Noor PV II ..., la promotion de l'expertise nationale en matière d'énergies renouvelables auprès des donneurs d'ordres nationaux, régionaux et internationaux. Sur le volet législatif, toutes les entreprises interrogées ont souligné l'importance de mettre en place un cadre favorisant les investissements dans les ENR, à titre d'exemple, la loi 13-09, la loi sur l'auto-consommation, la loi sur l'efficacité énergétique et les audits obligatoires, la loi sur les ESCO... Enfin, la fiscalité verte est également un sujet très important. D'autres mesures telles que la mise en place de lignes de financement et de produits financiers pour le secteur des EnR adaptés aux spécificités des acteurs et aux caractéristiques du marché marocain ont été citées en plus de la mise en place de mécanismes de garanties adaptés pour le secteur, notamment pour l'encouragement de l'adoption des applications valorisant les EnR dans les secteurs caractérisés par des acteurs de petites tailles sans garanties et faiblement bancarisés (le pompage solaire par exemple). Selon Fatima Zahra El Khalifa, directrice Général du Cluster solaire : « Plus que jamais, le cluster solaire est engagé en cette période difficile à renforcer son appui et son accompagnement aux acteurs ENR pour relancer la dynamique du secteur et les soutenir sur différents volets, tels que le renforcement des compétences et des capacités, l'identification de nouvelles opportunités business, l'accès à l'information, la veille sur les marchés régionaux, la mise en relation avec les donneurs d'ordres clés du secteur , la promotion des ENR et de ses applicatifs , ... »