Le Bureau de l'UNESCO pour le Maghreb et l'Agence Française de Développement ont organisé ce 17 juin, un webinaire pour débattre des principales questions stratégiques qui conditionnent la réussite de la formation des futurs ingénieurs dans les disciplines de l'eau. Avec moins de 650m3/Habitant au Maghreb, l'eau est tout particulièrement, l'un des facteurs clés du développement durable. Le rôle des ingénieurs œuvrant dans le domaine de l'eau est crucial dans l'élaboration et la mise en œuvre de politiques hydriques à même d'accompagner durablement le développement socioéconomique de leurs pays. Seulement, les cursus de formation des futurs ingénieurs dans différentes disciplines de l'eau ne semblent pas être toujours adaptés aux nouveaux défis planétaires, comme le changement climatique, la sécurité alimentaire, la sécurisation des besoins en énergie, la préservation de la biodiversité, l'inclusion sociale… La conception de nouveaux modèles de formation des futurs ingénieurs doit également tenir compte des besoins du marché de l'emploi et du potentiel qu'offrent les nouvelles technologies. A cet effet, le Bureau l'UNESCO pour le Maghreb vient de lancer une large concertation pour élaborer un rapport d'orientation qui tentera entre autres de répondre à une question cruciale : Comment adapter les cursus de formation des futurs ingénieurs pour faire face aux innombrables défis actuels et futurs en lien avec la gestion durable de l'eau ? Pour répondre à cette question, le Bureau de l'UNESCO pour le Maghreb et l'Agence Française de Développement (AFD) au Maroc se sont associés pour organiser le 17 juin 2020 un webinaire pour débattre des principales questions stratégiques qui conditionnent la réussite de la formation des futurs ingénieurs dans les disciplines de l'eau. Ce débat en ligne a été animé par un panel d'éminents experts maghrébins et en présence virtuelle d'un grand nombre de spécialistes et d'étudiants dans le secteur de l'eau. « Les jeunes ont la créativité, le potentiel et la capacité nécessaires pour améliorer les sociétés, pour eux-mêmes, et pour le reste du monde.Les jeunes élèves ingénieursseront parmi les leaders de demain. Ils doivent être associés et incités à s'engager dans la vision globale pour l'avenir de leurs sociétés, voire de l'humanité. Ils sont appelés à jouer un rôle déterminant dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques et auront ainsi un impact significatif sur la mise en œuvre de l'Agenda 2030. Une formation de qualité, adaptée aux défis actuels et futurs, est à même d'outiller les apprenants pour relever ces challenges. Pour un secteur aussi stratégique que l'eau, l'approche Nexus Eau-Alimentation-Energie doit constituer l'ossature des cursus d'apprentissage des élèves ingénieurs, sans oublier les aspects sociaux, culturaux et environnementaux. L'UNESCO a toujours placé l'eau au centre de ses intérêts», a affirmé Golda El Khoury, Directrice et Représentante du Bureau de l'UNESCO pour le Maghreb lors de son discours d'ouverture. Et d'ajouter : « Via son Programme Hydrologique International (PHI) sur la sécurité de l'eau et sa stratégie liée au changement climatique, l'UNESCO soutient les efforts déployés par les pays membres en matière de développement de solutions innovantes pour une gestion intégrée et durable de l'eau.En outre, chaque année, l'Organisation édite le Rapport Mondial sur le Développement des Ressources en Eau. Aujourd'hui même, le bureau de l'UNESCO au Caire dédié aux sciences dans le monde arabe lance officiellement l'édition 2020 de ce rapport qui est consacré cette année à la thématique « Eau et changement climatique ». Pour sa part, Mihoub Mezouaghi, directeur de l'AFD au Maroc estime que « L'eau restera un investissement stratégique dans un contexte de changement climatique et a fortiori dans ce moment de crise COVID qui nous rappelle que la résilience des sociétés reposera davantage sur la protection sociale des citoyens mais aussi des ressources naturelles. L'AFD intervient dans le cycle de l'eau au Maroc depuis près de 30 ans. Au-delà de l'appui financier qui dépasse à ce jour 800 millions d'Euros, nous accordons beaucoup d'importance à la production de connaissances et au partage d'expériences entre les acteurs publics/privés du secteur de l'eau. Des initiatives ont été prises en ce sens avec des partenaires académiques français et internationaux notamment pour adapter la formation de l'ingénieur dans les sciences de l'eau aux enjeux du développement durable, qui supposent sans doute davantage de technicité, de pluridisciplinarité et d'esprit critique, pour saisir la complexité des leviers d'efficacité hydrique, d'inclusion sociale et de résilience écologique. ». Le webinaire a entre autres permis d'identifier les nouvelles orientations de la formation des sciences de l'eau et l'importance que revêtent les nouvelles technologies et les data sciences dans les métiers futurs de l'ingénieur. Le webinaire a également mis en relief le rôle que doit jouer l'ingénieur dans la recherche et Innovation dans le contexte maghrébin où la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles prend une grande ampleur.Une soixantaine de participants du Maghreb, mais aussi du Tchad et du Cameroun ont pu suivre ce webinaire.