Ecrit par Lamiae Boumahrou | Le stock de sécurité des produits pétroliers et du gaz a atteint un peu plus de 30 jours soit 1,9 million de mètres cubes de produits pétroliers liquides et d'environ un demi-million de mètres cubes de gaz de pétrole liquéfié. Un stock bien loin des seuils imposés par la réglementation. Qu'attend le gouvernement pour activer le plan de renforcement du stock stratégique ? Dans un contexte marqué par les tensions internationales sur les matières premières, la sécurité énergétique du Maroc est plus que jamais un impératif. En avril dernier, le stock de sécurité du gasoil et du gaz butane était d'à peine 26 jours. 8 mois plus tard, le stock de sécurité a légèrement augmenté pour atteindre un peu plus de 30 jours. C'est ce qu'a annoncé la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, en réponse à une question centrale lors de la séance des questions orales à la Chambre des Conseillers sur l'état du stock des matières énergétiques de base. Les capacités de stockage sont de 1,9 million de mètres cubes de produits pétroliers liquides et d'environ un demi-million de mètres cubes de gaz de pétrole liquéfiés. Malheureusement, nous sommes encore loin de la règlementation en vigueur qui impose un stock de 60 jours de consommation pour les produits raffinés chez les distributeurs. Les distributeurs n'ont jamais respecté ladite réglementation au détriment des intérêts de la nation. Et pourtant, l'Etat finance les investissements du stock stratégique que les distributeurs sont tenus de garantir. Plusieurs mécanismes de financement ont été mis en place pour les inciter à développer les capacités de stockage et à constituer les stocks réglementaires. La question est de savoir qu'en est-il des sanctions aux infractions à l'obligation de constitution de stocks de sécurité en hydrocarbures prévues par le dahir portant loi n°1-72-255 du 22 février 1973 par dérogation aux dispositions de la loi n°9-71 spécifique aux stocks de sécurité ? Où sont passés les subventions versées aux distributeurs ? Pourquoi les distributeurs ne sont-ils pas sanctionnés ? La ministre avait tout de même annoncé en avril dernier que le gouvernement allait accompagner la mise en œuvre des projets programmés par le secteur privé pour atteindre une capacité totale supplémentaire de stockage des produits pétroliers liquides s'élevant à plus de 550.000 tonnes. Il était question de débloquer une enveloppe de 3 Mds de DH à l'horizon 2023 dont 2 Mds de DH pour les produits pétroliers liquides et 1 Md de DH pour le gaz butane pour les infrastructures de stockage. La ministre a toutefois précisé que son Département se déploie à accélérer tous les projets, notamment dans le secteur privé, pour développer des capacités de stockage supplémentaires pour le stockage des matières pétrolières. Les capacités de stockage atteindront plus d'un demi-million de mètres cubes, soit environ 13 jours supplémentaires, avec un investissement financier d'environ 2 Mds de DH à l'horizon 2023. Concernant le cadre juridique, la ministre a précisé que la loi n° 009.71 et la résolution n° 393.76 ne confère pas à l'Etat un rôle direct dans la création d'un stock de réserve qui renforce l'approvisionnement, ni en ce qui concerne les stocks stratégiques qui peuvent affecter les prix, ajoutant que le cadre juridique relatif au stock de réserve ne tient pas compte aujourd'hui les matières de base qui sont consommées par les Marocains ou le tissu économique marocain. Une mise à jour dudit cadre juridique a été entamé en 2022 entre la tutelle et les différents acteurs concernés. La ministre a précisé qu'un comité a été mis en place pour planifier les infrastructures des produits énergétiques avec le ministère de l'Equipement et de l'eau. Ledit comité a travaillé, selon une étude, à planifier les flux énergétiques de manière équilibrée et à développer toutes les infrastructures nécessaires pour améliorer les capacités compétitives du Maroc. Les résultats de cette étude seront utilisés après son achèvement afin de mettre en œuvre le nouveau système de gestion de stock de réserve et l'amélioration des capacités de stockage de manière équilibrée dans l'ensemble du Royaume. Quant au gaz naturel, Benali a expliqué que le ministère a œuvré depuis octobre 2021 à l'élaboration d'un plan urgent qui comprend quatre étapes, notant que son département œuvre actuellement sur la quatrième étape, qui est le plan directeur des infrastructures.