La mise à jour du calcul de la prime de risque action par les analystes de BKGR intervient dans un contexte macro-économique national et international teinté d'incertitudes. En effet et en dépit de la fin annoncée de la pandémie de COVID-19, le déclenchement de la guerre entre la Russie et l'Ukraine a perturbé le bon fonctionnement de l'économie mondiale, notamment en exacerbant les pressions inflationnistes (+8,3% aux USA et +9,1% en Europe à fin août 2022 en y-o-y). « C'est pour pallier cette flambée des prix que les Principales Banques Centrales ont procédé à un resserrement de leur politique monétaire notamment via une augmentation plus au moins agressive de leur taux directeur », rappellent les analystes. Ce changement de ton, certes nécessaires, a néanmoins eu comme effet de ralentir l'activité économique mondiale qui commence à montrer des premiers signes de récession. Au niveau national, les répercussions du contexte mondiale, reflétées par une forte inflation importée (+8,0% à fin août 2022 en y-t-d), se sont conjuguées à une des plus rudes sécheresses de l'histoire du pays, occasionnant un net ralentissement économique. Dans ce contexte et à l'instar de ses homologues, BAM a statué lors de son Conseil du mois de septembre sur une hausse de +50 pbs de son taux directeur pour contrer l'inflation de certains produits de base mais également pour répondre à la forte pression sur les taux exigés en 2022 par les investisseurs. L'ensemble de ses éléments combinés ont conduit à une augmentation de la volatilité des Marchés et, de facto, à une hausse de la prime de risque action. PRA par la méthode historique : Dans le cadre de la mise à jour de la prime de risque par la méthode historique, BKGR a ainsi abouti à une PRA de 6,54%, en stagnation comparativement à la dernière mise à jour effectuée en Mars 2022. PRA par la méthode instantanée : La PRA instantanée, mesurée par l'écart entre la rentabilité exigée par les actionnaires (inverse du P/E + D/Y) et le taux sans risque, s'inscrit en baisse s'établissant à 5,7% (vs. 6,5% en Mars 2022). Cette diminution de la Prime de Risque instantanée découle de l'effet combiné de : x La revue à la baisse de la capacité bénéficiaire et de la masse de dividendes 2022E du Scope 40 intégrant la provision effectuée par IAM suite à l'astreinte imposée par l'ANRT ; x L'augmentation du rendement des BDT 52 semaines, équivalent au taux sans risque, dans le cadre de la hausse globale des taux... ; x ... contrebalancées par l'inversion de tendance du MASI observée ces derniers mois (une capitalisation boursière Scope 40 en baisse de -9,9% en y-o-y vs. +12% lors de la dernière actualisation). PRA par la méthode prospective : Le calcul de la prime de risque par la méthode prospective est effectué via l'égalisation des estimations de cash-flows pour les sociétés du Scope 40 de BKGR à leurs cours actuels en Bourse. Les analystes aboutissent ainsi à une PRA de 8,8% (en hausse de +0,7 pt par rapport à leur dernière actualisation). Par branche d'activité, la prime de risque action ressort comme suit : x 9,1% pour les industries ; x 8,1% pour les financières ; x 8,6% pour les assurances. Cette évolution de la prime de risque prospective s'explique par (i) l'accélération du trend baissier qu'a connu le MASI à partir du mois de mai 2022 ayant, de facto, creusée le spread entre le cours actuel et les cours cibles couplée à (ii) la revue à la hausse des BDT 10 ans de près de +72 pbs lors de la dernière adjudication du Trésor (RL du 03 10 2022). Les analystes retiennent ainsi la prime de risque calculée par la méthode prospective qui s'élève au S2 2022 à 8,8% vs. 8,1% lors notre dernière mise à jour. « Comme observé, la méthode par sondage et la prospective concluent à une hausse notable de la prime de risque. Cette évolution de la PRA est cohérente avec la réalité économique et de Marché compte tenu de la zone de turbulence que traverse l'économie mondiale et nationale, entre prémices de récession économique et inflation galopante », explique BKGR. Le sondage auprès des investisseurs institutionnels appuie ces observations en laissant ressortir des attentes 2022 de : x Croissance économique en progression à +1,2% (vs. +0,8% selon les prévisions de BANK AL-MAGHRIB et +1,1% pour le scénario central) ; x Contre-performance du MASI de -8,3% (vs. -13% au 30 09 22) à fin 2022 ; x Et, une augmentation de la capacité bénéficiaire 2022E des sociétés cotées de l'ordre de +6,5% (vs. +8,6% pour leurs prévisions non encore actualisées).