Le Groupe Migratoire Mixte Permanent maroco-espagnol s'est réuni le 6 mai 2022 à Rabat, co-présidée par Khalid Zerouali, Wali Directeur de la Migration et de la Surveillance des Frontières et Jesus Perea Cortijo, Secrétaire d'Etat des Migrations, en présence de Rafael Pérez Ruiz, Secrétaire d'Etat à la Sécurité et Angeles Moreno Bau, Secrétaire d'Etat aux Affaires Extérieures et Mondiales. Cette réunion intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route élaborée lors de la visite au Royaume en avril 2022 de Pedro Sanchez, Président du Gouvernement espagnol. Les deux parties se sont félicitées de la reprise de leurs réunions migratoires qui ont toujours consacré la confiance et la responsabilité partagée. Les discussions ont abordé le partenariat migratoire dans sa globalité. Ainsi, en termes de coopération opérationnelle, la partie espagnole a exprimé ses remerciements pour les efforts d'envergure déployés par les autorités marocaines en matière de lutte contre la migration illégale avec des résultats tangibles. Face aux défis partagés induits par l'action des réseaux de trafic des migrants et l'environnement régional instable, les deux parties ont décidé de renforcer leurs mécanismes de coordination et d'échange d'informations, à travers notamment la rénovation des modalités de travail commun au niveau des Centres de Coopération Policière, des officiers de liaison et des patrouilles mixtes. En matière de lutte contre les réseaux criminels de trafic de migrants au niveau des routes Atlantique et Méditerranée occidentale, le retour constitue également un instrument de dissuasion essentiel. Aussi, les deux parties ont exprimé leur volonté de continuer à apporter des réponses agiles et flexibles aux défis qui sous-tendent ce domaine. Au niveau de la gestion des frontières et ses enjeux pluriels, les deux parties ont également mis l'accent sur la nécessité d'articuler leurs efforts conjoints autour de la solidarité agissante en terme d'appui technique et financier pérenne qui puisse optimiser la résilience et l'efficience opérationnelles. Dans ce sens, les deux parties accordent une importance particulière aux possibilités accrues d'accompagnement financier en faveur du Maroc dans le nouveau Cadre Financier Multi-Annuel de l'Union Européenne. L'Espagne, comme Etat Membre, continuera à mettre en valeur le rôle du Maroc comme partenaire stratégique de l'Union Européenne tout azimut, y compris dans le domaine migratoire. Concernant la migration régulière, les deux parties ont abordé le modèle maroco-espagnol de gestion de la mobilité circulaire et de la main d'œuvre qui a un bilan positif et qui représente l'un des exemples de succès des plus solides et reconnus au niveau européen et international. Les deux parties se sont engagées à continuer à travailler dans ce sens et à établir de nouvelles voies où le renforcement des capacités et la réintégration constituent des éléments-clés, dans le but de renforcer les effets positifs des migrations aussi bien dans nos sociétés que pour le migrant lui-même. De plus, les parties ont insisté sur leur volonté partagée de renforcer les perspectives de coopération afin d'encourager les flux légaux maitrisés, en coordination avec tous les opérateurs et intervenants. Les deux parties ont rappelé la contribution de la Communauté marocaine en Espagne à la relance économique post-covid, ainsi que son apport pluriel en tant que vecteur de rapprochement culturel et civilisationnel. De plus, elles s'engagent à travailler ensemble dans le but de renforcer l'intégration des communautés des ressortissants des deux pays aussi bien en Espagne qu'au Maroc et tout particulièrement celle qui concerne les catégories les plus vulnérables. Au niveau de la problématique des mineurs non accompagnés, la partie marocaine a rappelé les Hautes Instructions Royales pour le rapatriement de tous les mineurs marocains dûment identifiés. Les deux parties ont convenu de privilégier également leur démarche autour de l'intérêt supérieur du mineur, notamment à travers la prévention et la protection. Les deux parties réaffirment leur engagement en faveur de la coopération régionale en matière de migration. À cet égard, elles renforceront le dialogue et la coordination étroite pendant leurs présidences respectives du Processus de Rabat en 2022 et 2023. Il a été également convenu de réunir courant juin 2022, les différents sous-comités mixtes ad hoc relevant du groupe migratoire afin de valider des plans d'actions sectoriels.