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[Entretien] BAM : l'époque de son autonomie est-elle vraiment révolue ? (2éme partie)
Publié dans EcoActu le 05 - 01 - 2022

Dans la sphère économique, l'autonomie de BAM suscite certaines appréhensions. Les détracteurs de l'autonomie de la banque centrale expliquent leur position par la nécessité de mettre entre les mains de l'Etat la politique monétaire ou de crédit. La concentration des pouvoirs auprès de BAM ( définir la politique monétaire et la mettre en œuvre) est d'après-eux un problème de nature politique et économique. Pour l'économiste et spécialiste en politique de change Omar Bakkou, il y a deux raisons qui militent en faveur de l'autonomie de BAM.
EcoActu.ma : Maintenant que l'objectif de stabilité des prix est clair, quid de celui de l'indépendance de Bank Al Maghrib ?
Omar Bakkou : Le concept d'indépendance de la banque centrale signifie que cette entité n'est pas soumise aux directives du gouvernement. Cette autonomie vis-à-vis du gouvernement a pour corollaire que la banque centrale est habilitée à conduire librement sa mission essentielle de régulation de la « chaîne de valeur » de production de la monnaie. Conduire cette mission signifie la définition des objectifs de ladite mission et des modalités de mise en œuvre de ces objectifs.
Or, pour que ce concept d'indépendance de la banque centrale soit opérationnel, il faut que certaines conditions soient remplies, conditions pouvant être scindées en deux catégories : celles d'ordre institutionnel et celles d'ordre économique.
Les conditions d'ordre institutionnel comprennent celles d'ordre administratif (la banque centrale doit être une entité organisationnelle distincte du gouvernement : elle ne doit pas faire partie de l'organigramme du gouvernement) et celles d'ordre législatif ( la banque centrale doit être habilitée à effectuer sa mission en vertu d'un texte législatif , soit dans le cas du Maroc la loi portant statut de Bank Al Maghrib).
S'agissant des conditions d'ordre économique, cela a trait au fait que les politiques macroéconomiques (notamment la politique budgétaire et la politique du taux de change) menées par le gouvernement doivent être cohérentes avec les objectifs de la banque centrale.
Cohérence de la politique budgétaire et la politique du taux de change avec la mission de stabilité des prix de la banque centrale, pourriez-vous nous expliquer cela davantage ?
En effet, lorsque la politique budgétaire menée par un pays est « de mauvaise qualité », c'est-à-dire qu'elle se caractérise par une faible maîtrise des équilibres budgétaires, cela se traduit par l'augmentation du stock de la dette publique, laquelle augmentation affecte la confiance accordée par les bailleurs de fonds au gouvernement de ce pays, jusqu'au point où ces bailleurs pourraient refuser de prêter de l'argent au gouvernement.
Cela obligerait la banque centrale à accorder des financements directs au gouvernement (financement connu sous l'expression de « planche à billet »). Ces financements se traduisent par l'augmentation de la masse monétaire et, partant, des prix intérieurs (augmentation du taux d'inflation), ce qui jette à l'eau les fondements du concept de l'indépendance de la banque centrale. Ces éléments permettent ainsi de comprendre les raisons pour lesquelles le Wali de BAM appelle sans cesse à la maîtrise des équilibres budgétaires au Maroc.
De même, lorsqu'un pays adopte une politique du taux de change incohérente avec ses conditions économiques, soit par exemple un régime de taux de change fixe dans un contexte d'excédents importants de la balance des paiements, cela agit négativement sur les capacités de la banque centrale à maitriser le volume des liquidités, et partant, la stabilité des prix. Ce lien entre les excédents de la balance des paiements et le volume des liquidités dépend d'un autre lien qui est celui entre les achats de devises et la création monétaire. En effet, les devises achetées par les banques donnent lieu à l'occasion de leurs cessions par les banques à la banque centrale à un accroissement à due concurrence de la liquidité bancaire.
Cet accroissement est dû au fait que la banque centrale crédite, en contrepartie des devises cédées par les banques, les comptes de ces dernières tenus auprès d'elle. Cette opération se traduit par la reconstitution des avoirs en monnaie banque centrale à partir desquels les banques peuvent consentir de nouveaux crédits et par l'augmentation, par conséquent, du volume de la masse monétaire. Ainsi, dans le cas d'un volume d'achats de devises par les banques supérieur à leurs ventes de devises, c'est-à-dire un excédent du marché des changes, les avoirs en monnaie banque centrale détenus par les banques augmentent, ce qui se traduit par un accroissement du potentiel d'augmentation de la masse monétaire.
Cet accroissement de la masse monétaire, inhérent à l'excédent du marché des changes, s'impose à la banque centrale et affecte par conséquent les capacités globales de cette banque à agir sur le volume global de la masse monétaire. Cette contrainte pour la banque centrale n'existe pas, en revanche, dans un régime flottant où la suppression de toute obligation d'intervenir pour défendre le taux de change permet la réalisation de l'équilibre du marché des changes par le biais du mécanisme de la variabilité des taux de change et par conséquent la maitrise de la gestion de la masse monétaire par la banque centrale.
Cette situation a été enregistrée au Maroc durant la période 2000 à 2007 où le taux de liquidité de l'économie (masse monétaire rapporté au PIB) avait culminé à 96,6% , soit un taux en net dépassement par rapport largement supérieur aux objectifs fixés par BAM.
On comprend à travers les éléments présentés ci-dessus que l'indépendance de la banque centrale demeure quand même un édifice fragile puisque cette indépendance peut être compromise par de mauvaises politiques du gouvernement. Alors pourquoi ne pas donner la responsabilité entière au gouvernement une fois pour toute ?
Il y a deux raisons à mon sens qui militent en défaveur de ce choix, dont une est d'ordre pragmatique et l'autre d'ordre logique. La raison pragmatique a trait au fait que l'indépendance de la banque centrale constitue un critère important en matière d'intégration financière internationale. Cette indépendance permet en effet d'être bien perçu par les marchés financiers internationaux (agences de notation, Fonds monétaire internationale et bailleurs de fonds), ce qui favorise un meilleur accès aux emprunts extérieurs (taux d'intérêt faibles et délais longs) et aux investissements étrangers.
S'agissant de la rationalité économique derrière le principe de l'indépendance de la banque centrale, elle demeure liée (outre les éléments présentés en réponse à la question quatre) essentiellement à la particularité de l'objet de la mission de cette banque, à savoir la régulation de la production de la monnaie, monnaie de type fiduciaire (elle n'est plus garantie par une valeur tierce, comme c'était le cas lors de l'étalon-or).
Cette monnaie est le seul bien qui a une valeur intrinsèque quasi-nulle et une valeur d'échange positive. Cette valeur positive dépend uniquement de la confiance collective accordée par les agents économiques, confiance fondée sur la croyance par chaque individu que la monnaie qu'il accepte va être acceptée par autrui. Cette confiance dépend de la crédibilité anti inflationniste de l'Etat (engagement ferme à long terme du maintien de la valeur de cette monnaie).
Cette crédibilité dépend de son côté de deux qualités devant caractériser le cadre institutionnel régissant la production de cette monnaie, à savoir la stabilité et la prédictibilité. Or, pour que ces deux qualités soient garanties, il est préférable de confier la mission de la politique monétaire à une entité non soumise aux contraintes politiques : pression de la population en faveur de mesures populaires lesquelles peuvent pousser les gouvernements, notamment durant les périodes pré-électorales, à stimuler la croissance à travers une politique d'aisance monétaire aux conséquences économiques graves et durables dans le temps.
Si on vous suit votre raisonnement, la stabilité des prix et l'indépendance de la banque centrale sont des sujets indiscutables. Donc la politique monétaire est hors débat public ?
Non, au contraire la communication d'une manière générale constitue l'un des critères de réussite de la banque centrale dans sa mission essentielle de stabilité des prix, du fait qu'elle permet de renforcer la confiance du public dans la détermination (et également dans les capacités) de cette institution à assurer ladite mission.
Cette confiance permet en effet de brider tous les comportements monétaires inappropriés : les mouvements de panique (tels les retraits massifs de fonds des banques constatés lors de la période de confinement) ou les anticipations négatives en réaction à l'apparition de quelques tensions inflationnistes (mouvements de fuite devant la monnaie, pressions syndicales pour l'augmentation des salaires, exigence de taux d'intérêt élevés par les créanciers, etc.). Mais, il conviendrait de distinguer à mon avis deux variantes de la communication, à savoir « la mise en information » et le débat.
La mise en information est l'acte de communication traditionnelle dans lequel nous avons un émetteur de l'information qui est la banque centrale et des récepteurs de l'information assez variés (journalistes, politiques, opérateurs économiques, etc.). Il s'agit là de la communication institutionnelle assurée par Bank Al Maghrib (à l'instar des différentes banques centrales du monde) : publication de divers rapports, conférence de presse du gouverneur de BAM à l'issu des réunions du conseil de cette institution, etc. Ce dispositif de communication pourra bien entendu être amélioré à travers plusieurs actions : renforcer l'utilisation du digital en produisant des vidéos de vulgarisation de l'ensemble des aspects de la politique monétaire, permettre aux membres du conseil d'administration de participer à des débats dans les différents supports audiovisuels pour éclairer l'opinion publique sur les différents sujets liés aux différentes de la Banque centrale , et ce, à l'instar de la banque centrale de la Grande Bretagne où les membres du conseil peuvent être convoqués pour des discussions avec les parlementaires , etc.
S'agissant du débat, il doit en principe cibler une population assez sélective, soit un collège de spécialistes du sujet. Ce débat peut être organisé à travers la tenue d'assises auxquelles prendront part des membres de BAM et ceux relevant de ce collège en traitant de différents sujets techniques (et non idéologiques), tels le « modèle de ciblage d'inflation » utilisé par Bank Al Maghrib, la pertinence des indicateurs de mesure de l'indice des prix à la consommation au Maroc, etc.
Vous avez parlé de ciblage d'inflation, qu'est-ce que cela signifie au juste ?
Le ciblage d'inflation est un concept qui symbolise « le nec plus ultra » de la politique monétaire. En fait, le ciblage ne consiste pas en une recette uniforme pratiquée par tous les pays, mais, il s'agit plutôt d'un qualificatif qu'on accorde à toute politique monétaire qui présente les caractéristiques suivantes : l'indépendance de la banque centrale ; la transparence dans la conduite de la politique monétaire ; un engagement clair sur un objectif unique d'inflation à moyen terme et enfin une combinaison optimale d'instruments d'intervention, combinaison identifiée par la banque centrale à travers la conception de modèles quantitatifs et qualitatifs de l'économie.
Le concept de ciblage d'inflation a été en effet inventé pour se démarquer de la politique de ciblage monétaire qui consiste à fixer des règles d'évolution des agrégats monétaires dans l'objectif de maitrise du taux d'inflation. Cette politique est devenue en effet de moins en moins efficace avec le changement de la configuration des différentes économies sous l'effet notamment de la mondialisation financière et commerciale : avancée de la libéralisation financière (apparition d'instruments financiers plus ou moins substituables à la monnaie ayant influencé la vitesse de circulation de la monnaie) et prolifération des régimes de flottement couplée à une ouverture commerciale assez importante (les taux de change, étant devenus plus variables , exercent naturellement une influence de plus en plus importante sur les prix internes).
Vous avez évoqué l'indice des prix à la consommation, beaucoup de gens ne se retrouvent pas dans cet indice. En fait on a l'impression qu'il ne reflète pas la réalité , du fait que le coût de la vie augmente sans cesse. Qu'est ce vous en pensez ?
L'indice des prix à la consommation mesure la variation dans le temps (d'une période à l'autre) des prix d'un panier-type fixe de produits. Cette variation des prix permet ainsi d'apprécier l'évolution du coût de ce panier et non pas celui de la vie, et ce, du fait que le coût de la vie est influencé non pas seulement par l'augmentation des prix de ce panier, mais également par son élargissement perpétuel : les dépenses minimales nécessaires pour maintenir un niveau de consommation conforme aux normes sociales augmente perpétuellement.
Cet élargissement du panier est lié au développement extraordinaire des habitudes de consommation, sous l'effet notamment de l'ouverture commerciale extérieure grandissante du Maroc. Pour bien montrer cet état de fait, prenons l'exemple d'un ménage appartenant à la classe médiane : ce ménage avait besoin auparavant pour satisfaire ses besoins relatifs aux services de télécommunication, d'un seul téléphone fixe et d'un seul téléviseur, alors qu'avec le temps il aura besoin pour chaque membre du ménage d'un téléphone portable, d'un téléviseur, d'une parabole , d'un ordinateur portable, etc . De même ledit ménage verra apparaître dans son panier de nouvelles dépenses au titre de loisirs inexistantes auparavant (faire des sorties en famille dans un restaurant chaque fin de semaine, inscrire ses enfants au conservatoire ou dans une salle de sport) , etc.
Ces éléments feront ainsi que le chef de famille de ce ménage aura l'impression que son pouvoir d'achat subit une dégradation nettement plus importante que celle qui serait liée à la seule augmentation des prix ressortant de l'indice des prix à la consommation.
Ces derniers mois, l'inflation est revenue au cœur de l'actualité : les taux d'inflation ont augmenté partout dans le monde, dont le Maroc. A votre avis, cette situation est-elle préoccupante ?
Qualifier une économie touchée par une augmentation des prix comme étant en situation d'inflation serait similaire au fait de considérer une personne dont la tension augmente comme étant hypertendue.
En fait, la vraie inflation ( qui nuit profondément à l'économie comme expliqué ci-dessus) , c'est à dire celle qui se traduit par augmentation exponentielle et irréversible du niveau général des prix, se produit lorsqu'il y a un affaissement de la production. Il s'agit d'un phénomène qui surgit généralement en période de guerre où durant des phases exceptionnelles telles celles de transition du communisme à une économie de marché ( en Russie, la production a connu un baisse de 72% en terme cumulé entre 1991 et 1998, baisse liée à l'obsolescence de l'appareil productif constitué globalement de biens qui trouvaient généralement des débouchés d'une manière autoritaire et qui s'avéraient invendable avec la mise en place de l'économie de marché).
L'inflation maladive est donc par définition une « inflation de pénurie », alors que l'augmentation des prix enregistrée récemment ne correspond pas à une situation de pénurie généralisée. Il s'agit plutôt d'un phénomène transitoire lié plutôt à certains goulots d'étranglement dans la chaîne de valeur ajoutée mondiale : difficultés d'approvisionnement causées par le chamboulement de la logistique mondiale , notamment maritime; coût du fret qui impacte essentiellement le prix des matières premières ; augmentation des prix des produits énergétiques, etc.
Ce phénomène pourrait ainsi être qualifié ( si on veut vraiment s'accrocher à utiliser le mot inflation) « d'inflation de prospérité ».
Vous qualifiez l'envolée des prix enregistrée ces derniers mois de transitoire. Cela signifie-t-il que cette inflation va s'estomper et qu'elle ne va pas durer dans le temps ?
Oui effectivement, cela bien entendu tant que le modèle économique mondiale actuel se poursuit. Ce modèle, qui a connu une poussée fulgurante après la chute du mur de Berlin, est un véritable « rouleau compresseur » contre l'inflation. Il s'agit d'un modèle « d'offre concurrentielle mondialisée » dans lequel la concurrence entre de multiples offreurs sur le marché mondial (les sociétés multinationales) exerce une pression à la baisse sur les prix et les coûts de production : coûts du travail (à travers l'émigration et les délocalisations des usines dans les pays à bas coûts de main d'ouvre) et coûts du capital (à l'aide de l'accélération du progrès technologique).
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Lire également : [Entretien] Bank-Al-Maghrib : la politique monétaire qualifiée de rigide à tort ou à raison ? (1ére partie)


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