Les réactions du secteur bancaire marocain s'enchaînent après les déclarations absurdes du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Ce dernier, rappelons-le, avait accusé le secteur bancaire marocain et d'autres entreprises, le 20 octobre dernier en marge de l'université d'été du Forum des chefs d'entreprise d'Algérie, de « blanchir l'argent du haschich » en Afrique. « Ce n'est pas normal ce qu'a affirmé ce responsable algérien. En plus, ce n'est pas n'importe qui, puisqu'il s'agit du ministre des Affaires étrangères d'un pays. C'est ce genre de discours qui menace l'intégration des peuples au Maghreb, une région où nous avons beaucoup de choses en commun comme la langue, les cultures, les peuples, etc. Que cela soit l'Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye et l'Egypte, nous partageons la même culture et c'est un même peuple. Et donc, voir un haut responsable d'un pays émettre des opinions de la sorte est vraiment lamentable », réagit un haut cadre du secteur bancaire, qui a requis l'anonymat. « Il est clair que ce ministre ne connaît rien au secteur bancaire. Les banques marocaines exercent un peu partout dans le monde, selon les standards internationaux et les règles anti-blanchiments en vigueur au niveau international. Nous devons tout faire pour contrecarrer les agissements irresponsables d'une personnalité comme ça », poursuit-il. Le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc) a aussi réagi en dénonçant des accusations infondées. « Ces déclarations témoignent de l'ignorance totale et flagrante des règles de gouvernance et d'éthique qui régissent les activités des banques marocaines dans le monde et bien entendu sur le continent africain. Ces mêmes déclarations s'inscrivent totalement à contre-courant de l'évolution institutionnelle et économique qu'ont connu nos frères africains dans tous les domaines », souligne le GPBM. « De la reconnaissance des instances internationales notamment la Banque Mondiale, le FMI et le groupe intergouvernemental de référence mondiale le « GAFI » (Groupe d'Action Financière) , des agences de notation et des observateurs de la finance dans le monde, le secteur bancaire marocain est cité comme référence dans la région MENA et en Afrique par sa solidité, ses performances et son respect des règles prudentielles les plus avancées particulièrement les normes Bâle II et III, IFRS... », ajoute-t- il. Pour sa part, la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) rejette également les accusations du ministre algérien. « Ces propos diffamatoires constituent d'abord une insulte à l'intelligence de nos confrères, acteurs économiques algériens, conscients de la pertinence du modèle économique et du partenariat marocain, basé sur une démarche Sud-Sud équitable, porteuse de développement et de croissance pour l'ensemble de notre continent », s'indigne la confédération. « Les propos du ministre algérien des Affaires étrangères concernant l'environnement des affaires au Maroc dénote d'une profonde méconnaissance du sujet et surtout d'une mauvaise foi flagrante. Les classements mondiaux de référence en la matière saluent régulièrement les progrès réalisés par le Maroc et qui lui permettent d'améliorer constamment son classement Doing Business », poursuit la CGEM, ajoutant que les banques marocaines participent, aux côtés de leurs homologues du continent ainsi que d'autres entreprises nationales, à l'émergence économique de l'Afrique et à la consolidation d'un modèle de partenariat gagnant-gagnant basé sur le respect mutuel et le transfert de savoir-faire. Pour rappel, le Maroc a annoncé le 21 octobre 2017 avoir rappelé pour consultation son ambassadeur à Alger, en réaction aux déclarations de Abdelkader Messahel.