La nouvelle Giulia d'Alfa Roméo renoue avec la grande tradition milanaise. Outre une ligne générale fluide et racée, une tenue de route de haute volée et un confort de roulement remarquable, cette familiale dispose également de motorisations diesel brillantes, le tout proposé à des tarifs étudiés. Revue de détails. par Frédéric Mességué Sportivité, ligne de grande classe, motorisation brillante et finition en net progrès, cette Guilia marque une étape et sans doute le grand retour d'Alfa Roméo au plus haut niveau. Depuis le temps que tous les Alfistes du monde entier attendaient un retour fracassant de la marque au Biscone, le constructeur italien transforme l'essai avec sa nouvelle Giulia, première Alfa depuis longtemps à inscrire l'ADN du trèfle au cœur de sa conception. En haussant son niveau de prestation globale et sa qualité de finition tout en se maintenant à des tarifs compétitifs, c'est clairement les références germaniques que cette Giulia ambitionne de bousculer. Une sacrée gageure tant les berlines allemandes à tendance sportive ont pris l'ascendant sur ce segment des familiales Premium. Mais cette Giulia reste une réussite sur biens de points. Le retour à la propulsion Cela commence par un grand retour à la propulsion. Sans doute un point essentiel pour rétablir le prestige d'Alfa Roméo dans le segment des familiales Premium à tendance sportive dominées par le trio des marques allemandes Audi, BMW et Mercedes-Benz. Cela se poursuit avec une robe haute couture, élégance et racée, toute en courbes et fluidité, qui l'inscrit dans la grande tradition de la carrosserie italienne. Si cette ligne reste équilibrée et personnelle, notamment du côté de la face avant, cette silhouette lorgne du côté de la Série 3 par certains détails, à l'image de la découpe des vitres arrière ou du long capot. Mais le Scudetto, la calandre typique Alfa Roméo nous rappelle que l'on est face à une italienne à forte identité. Car avec la commercialisation de la Giulia et le développement d'un nouveau SUV baptisé Stelvio, Alfa Romeo amorce actuellement son retour au premier plan de la scène automobile. Les références à la Série 3 se retrouvent avec ce long capot, la découpe des vitres arrière, les poignées de portes...reste que la Giulia offre un design d'une belle fluidité que l'on retrouve sur le plan aérodynamique avec un Cx de 0,25. Les feux arrières disposent d'une technologie à LED et comme par symétrie, reprennent le dessin des optiques avant. Ils habillent la poupe et donnent l'impression visuelle d'un coffre de petite taille. La réalité est autre : 480 litres. Alfa s'appuie sur son histoire pour construire demain. La Giulia affiche une ligne racée et équilibrée dans la plus pure tradition italienne. Le Scudetto, la calandre typique de la marque ici hypertrophiée, participe à la personnalité de cette voiture. Le bras armé d'Alfa C'est en 2014 que Fiat Chrysler Automobiles a annoncé son plan de relance d'Alfa Roméo et a, depuis lors, investi plus de 5 milliards d'euros. C'est d'ailleurs une toute nouvelle plateforme appelée « Giorgio » qu'étrenne aujourd'hui la Giulia, une plateforme très moderne. Comprenez par-là, qu'elle se compose de matériaux permettant d'alléger au maximum la masse de l'engin : aluminium, fibre de carbone… Sur les versions plus neutres, cela permettra d'offrir une sobriété alignée sur celle de la concurrence. Cette plate-forme servira de tremplin au déploiement dans les deux années qui viennent d'une gamme renouvelée : le SUV Alfa Stelvio déjà cité, mais aussi la nouvelle génération de berline familiale compacte Giulietta et ses dérivés SUV, coupé et cabriolet. Le constructeur italien devrait enfoncer le clou à l'horizon 2018, avec le lancement d'une grande routière, future rivale des BMW Série 5, Mercedes Classe E, Audi A6 et autres berlines premium. Cette future grande Alfa reprendra également la plate-fome de la Giulia. Sachant que l'autre objectif d'Alfa Romeo étant d'atteindre 400.000 unités vendues en 2018, il faudra aller séduire de nouveaux clients, les seuls puristes de la marque ne suffiront pas… Six mois de retard Pour parvenir à bousculer une hiérarchie bien établie et combler une trop longue attente sans lancement (aucune nouveauté depuis la Giulietta lancée il y a six ans), Alfa a peaufiné la mise au point de sa Giulia en retardant de six mois sa commercialisation. Six mois depuis une première présentation à Francfort en septembre dernier. Et encore, à Francfort, elle avait triché en déboulant fardée et cachée derrière les appendices aérodynamiques de la sportive Quadrifoglio (lire encadré). « A quoi bon prétendre nous mesurer aux références allemandes si nous devions partir avec un handicap ? », insistait d'ailleurs Sergio Marchionne, le grand patron du Groupe Fiat Chrysler Automobiles à l'occasion du Salon de Genève, en mars 2016. D'où une présentation sérieuse et originale avec un tableau de bord tourné vers le conducteur, des compteurs en puits et un levier court invitant au plaisir de conduire. La Giulia travaille également le freinage et « snobe » les petits moteurs. Rien en dessous de 150 ch. Au menu : 2.2 diesel de 150 ou 180 ch et V6 bitrubo de 510 ch. La familiale sportive d'Alfa est très bien équipée dans les deux versions proposées par FCA Maroc, à savoir la finition « Giulia » et « Super ». Sur la première, on dispose de jantes alu de 17 pouces, d'une climatisation automatique bizone, d'un autoradio Alfa Connect (avec écran de 6,5 pouces, interface Bluetooth et installation audio 8 haut-parleurs, du radar de stationnement, des capteurs de pluie, de luminosité et de crevaison ainsi qu'un régulateur de vitesse avec alerte de collision, détections des piétons et freinage automatique d'urgence. Sur la deuxième qui repose sur des jantes de 18 pouces, on a droit à une sellerie cuir/tissus, des phares au xénon, de deux canules d'échappement, de rétroviseurs rabattables électriquement.■