Port de Shanghai. Selon le rapport de la Direction Générale des Douanes publié la semaine dernière, l'influence économique de la France est en train de se réduire sensiblement sous la pression de la concurrence Chinoise et Espagnole, qui sont en train de consolider leurs positions respectives. par S. Al Attar Ainsi, la part de la France dans le marché marocain s'est réduite de 11% durant la période 2012-2013, alors que l'Espagne a progressé de 11 points et la Chine de 5.7 points. Parmi les secteurs qui ont connu un recul significatif, figurent les Télécom où la France a perdu 35% de ses parts de marché au profit des investisseurs Emiratis. De même, les intérêts français ont reculé de 17% dans le secteur de l'industrie pharmaceutique au profit d'investisseurs Belges et Suisses. Néanmoins et malgré ces reculs significatifs, la France reste encore le premier investisseur étranger au Maroc avec près de 100 milliards de DH en 2013. L'Espagne s'est beaucoup félicitée de cette évolution qui fait d'elle aujourd'hui, le premier fournisseur du Royaume avec un volume d'exportation vers le Maroc de l'ordre de 505 Milliards d'Euros et une augmentation de 4% par rapport à 2012. Plus de 20000 entreprises sont impliquées dans ces échanges qui concernent la pétrochimie, les machines-outils, les véhicules et le matériel électrique. Avec 800 entreprises installées, le Maroc concentre plus de 37% des investissements espagnols en Afrique, suivi par l'Angola (18 %) , la Tunisie et l'Egypte (8%). Mais c'est la Chine qui constitue le véritable concurrent de la France. En quelques années, le Maroc est devenu le dixième partenaire africain de l'empire du milieu. Le volume des échanges a atteint plus de 3.6 milliards de dollars, avec une augmentation de 4.8 % par rapport à l'année 2012. Les exportations chinoises ont atteint 3,13 milliards de dollars en 2013 contre 558 millions de DH de produits exportés par le Maroc. La Chine exporte vers le Maroc essentiellement du textile, des équipements électroménagers et du thé. Quant aux exportations marocaines, elles se limitent aux produits phosphatiers et aux produits de la mer. L'ouverture sur la Chine semble devenir désormais la nouvelle orientation stratégique de la politique commerciale du Maroc. Selon les déclarations faites par Moulay Hafid Elalamy, au Parlement, le renforcement des relations avec la Chine est une option prise sur hautes instructions royales. Par la même occasion, le Ministre a reconnu que ce changement de cap inquiète bien évidemment nos partenaires traditionnels comme les USA et la France, qui ne cachent pas leurs inquiétudes sur ce registre. Pour rappel, le Maroc cherche à capter une partie des 100 milliards de dollars que la Chine compte investir à l'avenir en Afrique.