Export. Les exportations marocaines devraient augmenter de 8,4 milliards de DH pour tutoyer 240 milliards de DH à fin 2015. Cinq secteurs devraient capter cette manne supplémentaire. par A.s Bonne nouvelle pour les exportateurs marocains. Les experts d'Euler Hermes, leader mondial de l'assurance-crédit, sont catégoriques : le léger mieux de croissance qui se profile chez les principaux partenaires économiques du Maroc, représente une manne pour les entreprises exportatrices et celles qui veulent se lancer à l'export. « En 2015, les exportations marocaines devraient augmenter de 8,4 milliards de DH pour tutoyer 240 milliards de DH à fin 2015. L'Europe, mais aussi l'Inde et l'Afrique, sont les destinations où ces opportunités additionnelles sont à saisir, notamment dans les secteurs produits chimiques, de l'agroalimentaire et du textile », a indiqué Ludovic Subran, chef économiste du Groupe Euler Hermes, lors de la présentation ce 4 novembre 2014 des résultats de la deuxième édition marocaine de l'Observatoire du commerce international. Une occasion saisie également par les experts du spécialiste mondial de l'assurance-crédit pour faire le point sur les risques et opportunités à l'export. Cinq opportunités sectorielles Ainsi, globalement, Euler Hermes a relevé cinq opportunités sectorielles. Il y a d'abord les engrais phosphatés. Selon l'assureur-crédit, le Maroc est le 2ème producteur mondial avec 6,4 Mt en 2013. « Si le prix des engrais phosphatés a baissé au niveau mondial de – 18 % entre 2013 et 2014, l'Afrique subsaharienne représente un fort potentiel alors que le ralentissement de la croissance brésilienne pèse sur les exportations vers ce nouvel eldorado», fait remarquer Ludovic Subran. Les opérateurs du secteur agroalimentaire devraient profiter également de la manne additionnelle à l'export. En effet, le Maroc bénéficie d'une richesse et d'une diversité liée à une agriculture qui représente 15 % de la valeur ajoutée du pays. En revanche, l'industrie alimentaire ne représente qu'un quart des exports en valeur et pourrait se développer pour gagner davantage de marchés, notamment au Moyen-Orient. Les composants et équipements électriques et électroniques pourront aussi profiter l'année prochaine : les exportations du secteur devraient atteindre, selon l'assureur-crédit, l'équivalent de 110 millions d'euros en 2015. Les principaux marchés de croissance à l'export se situent en Europe, notamment le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Espagne, mais aussi l'Algérie. L'automobile et l'aéronautique ne seront pas en reste. Grâce à la compétitivité-prix (coût du travail en augmentation mais trois fois moins cher qu'en Europe de l'Est) dont jouit le Maroc, ainsi que l'investissement en savoirs et savoir-faire, ces deux filières disposent de tous les atouts pour tirer leur épingle du jeu à l'export, notamment vers l'Europe. Cinquième secteur qui pourrait bénéficier des 8,4 milliards de DH de manne additionnelle au niveau de l'export, le tourisme qui aura à gagner à s'orienter vers les pays émergents qui, aujourd'hui, présentent de vraies opportunités pour le parc hôtelier, la restauration, l'artisanat, et les services proposés aux visiteurs. Reste que pour capter cette demande adressée au Maroc, les nombreux efforts afin d'aider davantage les entreprises marocaines, stimuler l'investissement, et les protéger dans leur course au grand export, doivent être poursuivis. « Dans une période où de nombreux pays, y compris en Europe, deviennent plus compétitifs, le Maroc continue de muscler son « appareil export» à travers le Plan National 2014-2020, les zones de libre échange, et l'investissement en infrastructures. La boîte à outil pour accompagner les PME et PMI s'enrichit aussi avec une plus grande utilisation de l'assurance-crédit notamment, pour éviter les impayés et conquérir durablement de nouvelles parts de marchés », note Tawfik Benzakour, directeur général d'Euler Hermes au Maroc.