Très attendue, l'étude visant à délimiter les contours de la classe moyenne marocaine, réalisée par le Haut Commissariat au Plan (HCP), a livré son verdict. Ainsi, à partir de l'enquête basée sur les revenus et le niveau de vie des ménages réalisée en 2007, le HCP a déterminé un revenu médian à partir duquel il a établi les bornes inférieures et supérieures qui délimitent la classe moyenne. La borne inférieure est fixée à 2.800 DH contre 6.736 DH pour la borne supérieure. Il faut dire qu'en dehors de la Tunisie et de la Chine, il n'y a pratiquement pas de définition officielle des classes moyennes. Selon le patron du HCP, la pratique internationale recourt à deux méthodes pour les délimiter. L'une dite d'auto-évaluation qui considère comme appartenant à une classe moyenne les ménages qui se déclarent eux-mêmes dans une position intermédiaire entre les pauvres et relativement pauvres, d'un côté, et les riches et relativement riches, de l'autre. C'est ce critère dit subjectif qu'a adopté par exemple la Tunisie. Pour ce pays, les bornes de la classe moyenne se situent à 1,10 et 7,5 fois le SMIG, ce qui, ramené au Maroc, correspond à une fourchette qui va de 2.210 DH à 15.068 DH. L'autre méthode, adoptée par le Maroc, définit les classes moyennes selon un critère économique dit objectif se référant au revenu ou au niveau de vie des ménages. En se basant sur cette définition, la classe moyenne marocaine regroupe 53% de la population contre 34% pour la classe modeste et 13% pour la classe aisée. Elle compte donc 16,3 millions de personnes.