Le Hasard a fait que l'un des plus grands crimes de guerre d'Israël, aussi horrible que Deïr Yassine, Sabra et Chatila ou Cana ait le jour-anniversaire des rafles du Vel d'Hiv. Le président et le premier ministre français ont opéré des amalgames indignes de ce qu'on pensait être la République française. Les rafles de juifs n'ont pas été uniquement le fait des collaborateurs de Vichy, la zone dite libre y a largement contribué. Tout humaniste ne peut que se réjouir que l'Etat français, assume enfin sa responsabilité de manière claire. Des milliers de juifs ont été envoyés à une mort certaine, seule une infime minorité y a survécu. Que la France reconnaisse sa responsabilité n'a rien à voir avec une quelconque contrition. Cela honore la France qui le devait à la mémoire des victimes et à l'histoire. Le Maroc qui comptait plus de juifs que la France à l'époque, n'a pas cédé à la pression de Vichy, alors qu'il était sous protectorat. Ce qui était indigne c'est de relier cet anniversaire, à une manifestation qui a dégénéré pour parler d'antisémitisme, d'importation du conflit du Proche-Orient. Paris a pris position pour « Israël » et a estimé que c'est le Hamas qui est l'agresseur. Le tropisme Israélien de Hollande, Fabius et Valls est avéré. Il rompt avec la tradition de la diplomatie française, plus équilibrée, mais c'est la position d'un Etat Souverain qui de toutes les façons n'a plus aucun rôle dans la région. Les gesticulations sur la Syrie, l'Irak ou même le Liban ridiculisent encore plus Paris, parce qu'elles n'ont aucun impact. De Gaulle faisait voyager son pays en première avec un ticket de seconde classe. Il faut croire que les contrôleurs, les vraies superpuissances ont ramené la France à son rang, aidés par le manque de cohérence des dirigeants français. Ce qui choque le plus, c'est la gestion en interne. « Ne pas importer le conflit » est un objectif naturel pour la République Française. Sauf que les actes sont d'une nature douteuse. Là où les manifestations ont été autorisées, il n'y a pas eu de grabuges. L'erreur était donc l'interdiction qui a livré les manifestants aux casseurs. Cette vérité n'intéresse personne. L'autre vérité, totalement évacuée celle-là, c'est que les organisations juives ont été les premières à agresser et que les cris « mort aux arabes » et « mort aux juifs » ont été scandés des deux côtés. La République française n'admet pas le communautarisme. C'est un choix séculier. Depuis 30 ans, seuls les musulmans sont stigmatisés pour « communautarisme ». Les juifs français ont en majorité, effectué leur service militaire en Israël, alors même qu'ils sont français depuis des siècles. Mais personne ne relève cette double allégeance, même quand elle concerne de hauts responsables de l'Etat. Par contre, que des franco-algériens fêtent une victoire des fennecs est vécu comme une trahison nationale. La France officiellement, par la voix de son premier ministre, assimile antisionisme et antisémitisme. Dire que « l'Etat juif » est une impasse historique relèverait de l'antisémitisme. Pourtant c'est le point de vue de beaucoup de juifs. A ce sujet, il faudrait lire un article publié le 6 juillet par « Haaretz » sous la plume de Gideon Levy et titré « Notre misérable Etat juif ». Il écrit : « Il semble qu'un Etat juif ce soit un état raciste, nationaliste, conçu uniquement pour les juifs ». C'et la politique française deux poids deux mesures qui menace gravement la cohésion nationale et non pas l'Islam une religion comme les autres, ayant bien entendu ses extrémistes aussi condamnables que ceux des autres religions.