Visez le long terme ! Les professionnels du placement ne tarissent pas d'éloges sur ces produits d'assurance-épargne qui offrent outre des possibilités de capitalisation, un régime fiscal allégé. Aujourd'hui, les formules proposées par les établissements en assurance cumulent en une seule offre les prestations de l'assurance à celles de la capitalisation. Si les choses se passent comme la majorité des professionnels s'y attendent, dès le 1er janvier prochain, ce genre de placement verra la réduction de la durée de souscription. Le projet de loi de Finances pour l'année 2009 a posé certaines dispositions allant dans ce sens. Ainsi, le grand intérêt réside dans le fait que de 10 ans, cette période se réduit à 8 ans. Aussi, dès que vous contractez un contrat qui dépasse huit années, en tant qu'épargnants, vous pouvez commencer à déduire les cotisations que vous versez à votre assureur. Et cette disposition s'élargit aussi bien aux contrats de retraite complémentaire, d'assurance vie que de capitalisation. Il s'agit d'un droit à déduction des cotisations versées du revenu net imposable. Pour pouvoir bénéficier de ces aménagements, il est impératif que l'attestation de paiement des cotisations ou des primes délivrées par l'assureur comporte une mention relative au choix portant sur l'article 28-III du code général des impôts. Et il revient à la direction des ressources humaines des établissements employeurs d'intégrer cet élément dans votre fiche de paye. Le volet fiscal Rappelons qu'en règle générale, si l'on doit établir un critère de distinction entre les produits d'assurance-vie et ceux de retraite complémentaire, il reposera sur le volet fiscal. D'une part, les produits de la première catégorie s'identifient par cette option de défiscalisation à la sortie. Quant aux seconds, c'est à l'entrée que cette option opère. Alors sur quelles bases le choix doit-il se réaliser, alors que la logique voudrait que le produit affichant le taux le plus intéressant de rentabilité soit celui qui interpelle ? Pour ce professionnel de la place, les choses ne sont pas aussi simples. «En termes de rendement, il faut savoir que chaque compagnie ne communique pas dans les mêmes formes. La rentabilité repose sur le facteur de la durée. Si l'on désire aller vers quelque chose de performant, c'est la notion de risque qui intervient dès lors», précise-t-il. Il n'omet pas d'ajouter que «le moment de la prise de date est extrêmement important». En effet, c'est à cet instant qu'il faut que vous ayez en tête votre plan d'investissement. Quant on pense en termes d'épargne retraire, nulle doute que la rentabilité s'inscrit dans la longue durée. Un autre intervenant du secteur constate que «les gens focalisent sur les frais de versement et sur la rentabilité. Ils ne regardent pas tout ce qu'il y a autour». Et pour pouvoir identifier cet «autour», une question : «ce produit est-il adapté à mes besoins ? ». Rien n'interdit d'orienter votre réflexion. Les produits qui peuvent vous intéresser doivent répondre à quelques impératifs. Certes, les formules commercialisées ne répondent pas toutes à l'ensemble de ces considérations, mais sachez toutefois que l'essentiel réside dans ce que vous attendez de votre démarche. De l'avis de la majorité des assureurs, il est incontestable que les produits mono-supports offrent des possibilités plutôt limitées ; ne serait-ce que sur le plan de l'accès aux marchés financiers. Vous me direz que la situation est plutôt morose à ce niveau. Mais, il reste que l'épargne ne va pas de pair avec la spéculation. Et que de toute évidence, l'heure est aux replis stratégiques et aux plans d'investissement sur le long terme. En dehors de cet aspect, certains produits de la place se présentent comme un mix de supports (voir notre présentation comparative des produits d'épargne). Il est admis que ceux offrant ces prestations s'installent dans le haut de gamme de la branche. Mais, il n'en demeure pas moins que vous pouvez rechercher certaines de leurs caractéristiques dans des formules qui correspondent le mieux à votre budget. Par ailleurs, le rythme des versements que vous allez effectuer est déterminant. Libres ou programmés, la cadence des versements conditionne souvent l'évolution de votre placement. Très rares sont les produits qui vous permettent de réaliser des arbitrages. Dans le jargon, cela signifie investir ou désinvestir tout ou une partie du montant de votre épargne et la migrer vers d'autres supports. Ces opérations sont généralement exonérées d'impôts. Intéressant si vous désirez modifier la répartition de votre capital. De même, prêtez un œil attentif aux taux des pénalités que peut générer le rachat de votre épargne. Généralement, il n'est payé aucune pénalité lorsque la durée du contrat a dépassé quatre ans. Des détails certes mais combien utiles. Recommandations d'un exper Stéphane Mansuy, directeur marketing à la Marocaine-Vie Avant toute adhésion à un contrat d'assurance épargne, il faut définir un objectif : pourquoi voudrais-je épargner ? Est-ce pour un projet de fructification d'un capital, d'éducation des enfants, de retraite, d'achat de logement, de transmission de patrimoine…? L'objectif final dépend du statut professionnel ou familial de l'épargnant (père ou mère de famille, salarié, chef d'entreprise, professionnel indépendant…). C'est ce qui oriente vers le choix d'une solution d'assurance épargne. Cadre fiscal Pour bénéficier d'une optimisation fiscale, l'épargne en assurance permet de choisir entre deux cadres fiscaux différents : • L'assurance vie permet l'exonération des plus-values de l'Impôt sur le Revenu dès dix ans d'adhésion sans condition d'âge de l'adhérent-assuré. • La retraite complémentaire, ouvre la possibilité d'une déduction sur les revenus salariaux à hauteur de 100% des versements effectués dans le cadre d'un contrat de retraite complémentaire, et à hauteur de 6% du revenu global imposable pour les revenus relevant de la catégorie professionnelle. Ce cadre fiscal permet également un abattement fiscal de 40% sur les prestations servies en capital ou rente avec étalement de l'Impôt sur le Revenu sur 4 années maximum. Disponibilité de l'épargne Elle offre à l'épargnant la possibilité de retirer à tout moment son argent, en cas de besoin avant le terme du contrat (sous certaines conditions). Plusieurs formes se présentent : rachat partiel, total ou avance. Souplesse Elle donne le choix d'épargner au rythme de tout un chacun, choix du montant et mode de versement (programmé dans le temps ou ponctuel) en respectant certains minimas, suspension et reprise des versements à tout moment. Garanties complémentaires ou facultatives Comme la garantie prévoyance qui est, dans la plupart des cas, adossée au contrat d'épargne en assurance vie « décès ou invalidité », qui reste un élément déterminant pour quelqu'un soucieux de prémunir sa famille contre un risque d'arrêt brutal de son activité suite à une invalidité ou en cas de décès accidentel ou toute autre cause. On retrouve d'autres formes de garantie, comme la compensation d'une éventuelle moins-value dans le cadre d'un contrat multisupports. Besoin de transmettre facilement son patrimoine Grâce à la possibilité de désigner librement le ou les bénéficiaires de son capital en cas de décès, et de changer à tout moment cette clause bénéficiaire pendant la vie du contrat. Rentabilité C'est la partie rémunératrice de la capitalisation d'un contrat d'épargne. Chaque année, un rendement est alloué à l'épargne constituée, restant tout de même au centre du choix de l'épargnant : «combien j'aurais après x années et à l'âge de x ?». Mais il ne faudrait pas se focaliser uniquement sur ce point, parce qu'il fait partie d'un ensemble (cf. éléments cités ci-haut). Et pour un maximum de rentabilité, il est conseillé de diversifier ses investissements sur les marchés financiers, comme c'est le cas dans les contrats multisupports.