Commission de l'UA. Mahmoud Ali Youssouf, prend ses quartiers    Le Maroc accueillera en 2026 la 58e session de la CEA et de la Conférence des ministres africains des finances    Génomique, Intelligence Artificielle et Protection des Données au Maroc : Vers un Progrès Scientifique et Technologique Responsable    L'Ethiopie va lancer son 3ème satellite d'observation de la Terre    Paris transmettra à Alger une liste de ressortissants en situation irrégulière en vue de leur expulsion    La FRMF approuve ses bilans lors de son assemblée générale ordinaire    Botola D1/J25 : FAR-MAS et OCS-RCAZ lèvent le rideau ce soir    FRMF: Le coach national annonce aujourd'hui avant-midi sa liste pour Niger-Maroc et Maroc-Tanzanie    FRMF: les LNFF et LNFD ont tenu leurs AGO    Ali Belhadj condamne vivement les propos de Sabri Boukadoum : «Comment un ambassadeur peut-il s'arroger le droit d'offrir les richesses de la nation comme s'il en était le propriétaire ?»    L'ONDA désigne de nouveaux directeurs aux aéroports de Nador et d'Agadir pour accompagner leur transformation    John Cena et Jessica Beil en tournage au Maroc    Togoville Jazz Festival annonce son retour    Comediablanca le festival du rire de Casablanca, dévoile sa programmation    Gestion de l'eau : Nizar Baraka explique comment le Maroc change de paradigme face au changement climatique    Outsourcia renforce sa présence en France et en Tunisie en rachetant SoMezzo    Le projet de décret relatif à l'élargissement de la ZAI de Kénitra approuvé    Guerre commerciale. Nouvelles taxes sur l'acier : l'UE riposte, Pékin promet des mesures    Literatura: El Ministerio de Cultura apoya la traducción de obras de los MRE    Le temps qu'il fera ce vendredi 14 mars 2025    Marruecos-Argelia: tensas relaciones políticas y carrera armamentística    Canada : L'histoire de la présence musulmane depuis 1938 racontée dans un timbre    AtlantaSanad améliore son résultat net consolidé de 3,6% en 2024    Transport et logistique : Infrastructures, colonne vertébrale des ambitions de Rabat    Littérature : Le ministère de la Culture soutient la traduction des œuvres des MRE    Coup de coeur d'El Jadida : L'immeuble Cohen renaît de ses cendres, un siècle d'histoire restauré!    Réassurance : feu vert à Africa Specialty Risks pour opérer au Maroc    La Confédération Démocratique du Travail affirme que l'unité territoriale du Maroc est une ligne rouge non négociable    Course à l'armement dans le domaine des drones... Le Maroc dans de nouvelles alliances et une concurrence internationale croissante    Al-Shabab : Hamdallah claque avec un triplé contre Al-Orouba    Comex de la CAF: Augustin Senghor démissionne de son poste de vice-président    Ligue professionnelle : plus de 24 milliards de centimes alloués chaque année au championnat    La Lune s'éclipsera et rougira dans la nuit de jeudi à vendredi    Huile d'olive: Baitas estime que l'huile exportée ne dépasse pas les 8.000 tonnes    Festival Comediablanca 2025 : Hanane Fadili et Romain Frayssinet à l'affiche    Le Conseil de gouvernement prend connaissance de deux accords internationaux    Complexe Mohammed V : comme un air de discorde…    Droit de grève. La cour constitutionnelle valide le cadre législatif    Addis-Abeba : La participation des élus du Sud du Royaume à la 57e session de la CEA, un signe fort d'intérêt pour l'intégration continentale    Le conseiller du Président palestinien salue le soutien soutenu de S.M. le Roi à la cause palestinienne    S.M. le Roi félicite le Pape François à l'occasion de l'anniversaire de son investiture à la mission papale    Météo alerte orange : pluies et rafales de vent sur Casablanca    Visites en prisons : Généralisation des demandes de rendez-vous par voie numérique    Patrimoine : la Kasbah Ajbili classée patrimoine national    Vidéo : La RAM exalte la culture et le patrimoine marocain dans ses consignes de sécurité    SM le Roi félicite le Pape François à l'occasion de l'anniversaire de son investiture à la mission papale    Central African Republic's Foreign Minister delivers letter to King Mohammed VI    "Rouge Tangerine" de Hanane Oulaïllah, un caleidoscopio de destinos giratorios    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



ALE Maroc-USA: bientôt deux décennies d'enjeux géopolitiques et de défis commerciaux
Publié dans Challenge le 02 - 01 - 2025

L'année 2025 marque deux décennies de mise en œuvre de l'Accord de libre-échange (ALE) entre le Maroc et les Etats-Unis, signé en juin 2004 et entré en vigueur en 2006. Cet accord, l'unique dans son genre avec un pays africain, a redéfini les relations stratégiques entre les deux nations. Si l'ALE a ouvert des opportunités considérables, il soulève des défis commerciaux importants tant pour Rabat que pour Washington.
Depuis l'entrée en vigueur de l'ALE, les échanges ont quadruplé, atteignant des niveaux sans précédent. Les exportations marocaines vers les Etats-Unis, notamment dans les secteurs textiles et agricoles, ont bénéficié d'un accès préférentiel à 98,78 % des positions tarifaires américaines. Parallèlement, les produits agricoles américains ont été intégrés avec des démantèlements progressifs s'étalant sur plusieurs décennies, offrant un équilibre progressif des avantages.
Cependant, la balance commerciale reste largement déficitaire pour le Maroc. Les importations marocaines, composées principalement de céréales, d'équipements industriels et de technologies de pointe, surpassent les exportations vers le marché américain. Les règles d'origine strictes, notamment dans le secteur textile, ont parfois limité les avantages pour les industries marocaines, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), qui peinent à répondre aux exigences du marché américain.
Lire aussi | Maroc-US : quand Rabat activait 1,4 M$ en lobbying...
Un levier stratégique pour Washington
Du point de vue des Etats-Unis, l'ALE dépasse les simples enjeux commerciaux. Il représente un outil clé pour renforcer leur présence économique et stratégique en Afrique. Le Maroc est perçu comme une passerelle vers les marchés africains, particulièrement depuis la signature de l'Accord de libre-échange continental africain (AfCFTA). Grâce à ses zones franches industrielles et à ses infrastructures modernes comme le port Tanger-Med et la ligne ferroviaire à grande vitesse, le Royaume est devenu un hub stratégique pour les exportations vers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.
Washington voit également l'ALE comme un catalyseur pour des relations bilatérales renforcées. La reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara constitue un point d'ancrage politique majeur, consolidant le Maroc comme un allié régional stratégique et un pilier de stabilité en Afrique du Nord.
Des opportunités pour l'économie marocaine
Pour le Maroc, l'ALE offre une plateforme de diversification économique. Les secteurs agricoles et textiles, bien que dominants, pourraient être complétés par des industries émergentes à forte valeur ajoutée, telles que l'intelligence artificielle, les biotechnologies et les énergies renouvelables. Ces opportunités pourraient renforcer la compétitivité marocaine sur le marché américain tout en attirant davantage d'investissements directs étrangers (IDE).
Lire aussi | Le Maroc reste le pays le plus attractif en Afrique, selon l'Indice de l'Institut Amadeus
Cependant, les PME marocaines, souvent contraintes par des capacités limitées et des exigences de conformité élevées, nécessitent un accompagnement technique et financier pour mieux s'intégrer dans la chaîne de valeur américaine. De plus, la formation de talents locaux dans les technologies numériques et industrielles devient cruciale pour répondre aux besoins des industries de demain.
Un partenariat stratégique aux multiples dimensions
L'analyse du think tank américain Washington Institute for Near East Policy met en lumière l'impact régional de l'ALE. Selon cette étude, l'accord ne se limite pas à la dynamisation des échanges bilatéraux : il positionne également le Maroc comme un acteur clé de la croissance et de l'investissement en Afrique. En renforçant ses partenariats avec des acteurs américains et africains, le Maroc pourrait utiliser l'ALE pour attirer des IDE dans des projets régionaux.
Washington insiste également sur la nécessité pour le Maroc de respecter les normes de l'accord, notamment en matière de règles d'origine et de protection de la propriété intellectuelle. En retour, les Etats-Unis pourraient intensifier leur soutien aux investissements marocains en Afrique, capitalisant sur le rôle du Royaume comme catalyseur de développement régional.
Lire aussi | IDE Maroc : les USA surpassent la France...
Des défis à relever pour maximiser l'accord
Pour pleinement tirer parti de l'ALE, le Maroc devra surmonter plusieurs défis, en l'occurrence : renforcer les PME en encourageant les entreprises marocaines à mieux s'intégrer dans la chaîne de valeur américaine en leur offrant un accompagnement technique et financier ; développer les industries à forte valeur ajoutée en mettant l'accent sur des secteurs innovants tels que l'intelligence artificielle, les biotechnologies et les énergies renouvelables pour diversifier les exportations ; améliorer l'attractivité pour les investisseurs américains en simplifiant les processus administratifs et en encourageant les investissements dans des industries stratégiques ; et former les talents locaux en investissant dans les compétences numériques et technologiques pour répondre aux besoins des industries de demain.
L'ALE représente également un levier pour l'intégration régionale africaine. Le Maroc, en tant que leader continental, peut jouer un rôle de catalyseur pour attirer les investissements américains dans les marchés voisins. Cette perspective est alignée avec les objectifs de Washington, qui voit en Rabat un partenaire stratégique pour promouvoir la croissance en Afrique.
Lire aussi | USAID et OCP unissent leurs forces pour une révolution agricole en Afrique
Un modèle à réinventer pour l'avenir
Alors que l'ALE entre dans sa troisième décennie, il est essentiel pour Rabat et Washington de réévaluer leurs priorités. L'objectif est de transformer cet accord en un levier de croissance durable, non seulement pour les deux pays, mais aussi pour l'ensemble du continent africain. En capitalisant sur leurs complémentarités et en surmontant les obstacles actuels, le Maroc et les Etats-Unis peuvent continuer à bâtir un partenariat économique et stratégique exemplaire, dans un monde en mutation rapide.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.