La famille de Hadj Fahim vient de réussir l'introduction de la société Delta Holding, dont elle contrôlait la totalité du capital depuis sa création en 1990. L'opération a été un succès grâce aux perspectives excellentes que lui offrent les secteurs de la métallurgie et des infrastructures. M ardi 20 mai, pour sa 4ème séance de cotation, Delta Holding clôturait à 1.154 DH, alors qu'il avait été offert sur le marché primaire à 920 DH, soit une performance de 25%. C'est une réalisation que lui envient pratiquement toutes les récentes actions depuis octobre 2007. A l'origine de ce succès, il existe certaines explications liées à la fois à la manière dont l'introduction s'est faite et au potentiel de croissance de l'activité de l'entreprise. Le 15 avril dernier, juste avant le visa du CDVM, six institutionnels avaient sans doute flairé le bon coup. En effet, la société HFI, appartenant à la famille Fahim, avait cédé 200.000 titres, soit 5% du capital avant introduction à 6 investisseurs. Les heureux élus on été en l'occurrence Attijariwafa bank, CIMR, Emirates Investment International Company (IEEC), Fipar, MCMA et Wafa Assurance. Le montant de la transaction s'est élevé à 174 millions de DH, soit 870 DH par action, correspondant au minimum de la fourchette de l'offre à prix ouvert. Dans le sillage de ces six gros investisseurs, il n'est donc pas étonnant qu'il y en ait eu 32.000 autres. Un bon potentiel de croissance Le nombre d'actions demandées a atteint 22 millions, alors qu'il n'en était offert qu'un peu plus d'un million. Au total, les 32.000 souscripteurs qui y ont participé ont souscrit pour près de 20,5 milliards de DH. L'engouement des investisseurs pour Delta Holding s'explique par le récent développement de son activité. Ce groupe consolide l'activité de 19 autres sociétés dans des activités aussi variées que les infrastructures, la métallurgie, la parachimie, l'environnement ou encore l'immobilier. Ainsi, de 954 millions de DH en 2005, le chiffre d'affaires du groupe a atteint 1,6 milliard de DH en 2007. Sur cette période, le bénéfice de Delta Holding a presque doublé, passant de 59 à 106 millions de DH. C'est la métallurgie et les infrastructures qui sont les deux pôles les plus rentables de la holding, avec respectivement un bénéfice de 40 et 45 millions de DH en 2007. En 2006, le chiffre d'affaires du pôle Infrastructures affiche une progression de 21% par rapport à l'exercice 2005, alors qu'en 2007, le chiffre d'affaires du pôle Infrastructures s'établit à 841 millions de DH et enregistre une progression de l'ordre de 50% par rapport à 2006. Cette évolution s'explique principalement par la hausse du chiffre d'affaires de Bituma, due à l'amélioration de la commercialisation du bitume grâce à l'augmentation de la capacité de stockage. Le potentiel de croissance est loin de s'épuiser, dans la mesure où le programme routier et autoroutier des dix prochaines années porte sur des milliards de DH. De même, concernant la métallurgie, le chiffre d'affaires s'est établi à 316 millions de DH au titre de l'exercice 2007, soit une progression de l'ordre de 11% par rapport à 2006. Cette évolution s'explique essentiellement par deux éléments. D'une part, il y a la hausse de 11% du chiffre d'affaires de la filiale AIC Métallurgie, corrélée à l'évolution intrinsèque du marché, à travers plusieurs programmes et projets, dont l'équipement du Parc d'Activité Commerciale (PAC) et le complexe touristique Amelkis à Marrakech. D'autre part, l'activité de Galvacier a été boostée grâce à une meilleure couverture du territoire national avec deux unités de galvanisation, à Kénitra et à Mohammédia. Cependant, la forte croissance dont a bénéficié le groupe a été à l'origine d'une augmentation du besoin en fonds de roulement, qui a lourdement pesé sur sa trésorerie. Ainsi, au 31 décembre 2007, le découvert accordé par les banques a atteint 202 millions de DH. Ce découvert a naturellement son corollaire : des charges d'intérêt relativement importantes. Cette introduction en bourse, qui s'est faite en partie par augmentation de capital, a apporté 350 millions de DH de cash qui constituent une véritable bouffée d'oxygène.Après cette inscription à la cote de la bourse des valeurs, les perspectives sont excellentes. Dans les deux prochaines années, en 2010, le chiffre d'affaires devrait atteindre 2,1 milliards de DH, dont 31% de valeur ajoutée. Cela permettra à Delta Holding de dégager un bénéfice de près de 300 millions de DH en 2010, contre 130 millions lors de l'exercice écoulé. Voilà autant de facteurs qui expliquent le succès de cette introduction. Delta Holding promet également de distribuer la moitié de ses bénéfices à ses actionnaires à partir de son introduction. ◆