Delattre Levivier Maroc va réaliser la première plateforme pétrolière offshore qui sera exportée vers le Congo. C'est au port de Jorf Lasfar que ses morceaux seront assemblés. La hausse du prix du baril du pétrole et la fulgurante montée de la consommation énergétique ne fait pas des heureux que chez les producteurs. Les sociétés qui travaillent aussi dans ce domaine profitent de cette conjoncture où il devient de plus en plus impératif de construire par exemple de nouvelles plateformes de production, d'unités pétrochimiques… Delattre Levivier Maroc (DLM), la dernière recrue de la Bourse, entend se placer sur cet échiquier national mais aussi international. Ce spécialiste des études, de la fabrication et du montage de construction métallique lourde, de chaudronnerie… est sur un grand «coup». Il participe à la construction d'une plateforme pétrolifère au Congo. «Au mois de juin 2008, notre client devra commencer à installer ses équipements de process sur la plateforme», lance non sans fierté Eric Cecconello, administrateur directeur général de DLM. Cette plateforme sera fabriquée par morceaux dans l'usine de DLM à Aïn Sebaa puis transportée en convoi exceptionnel jusqu'au port de Jorf Lasfar où chaque morceau pouvant atteindre les 50 tonnes devra être assemblé. «Début décembre, lorsque tous les équipements auront été montés, la plateforme sera déplacée sur une barge puis exportée vers le Congo. Il s'agit de la première plateforme de forage offshore fabriquée au Maroc. Le contrat se monte à 22 millions de dollars», ajoute l'administrateur directeur général. Parallèlement, DLM a réussi à conclure d'autres contrats avec quatre des six premières sociétés mondiales impliquées dans la construction d'équipements offshore. Ce créneau est porteur. Son chiffre d'affaires a progressé de 18% en 2007 et devrait atteindre une croissance de 15 à 20% cette année. Les opérateurs dans le monde devront s'en réjouir. DLM aussi par la même occasion. Un méga-projet à Tit Mellil Autre nouveauté chez DLM : l'ouverture d'un site de production dédié à la construction d'éoliennes à Tit Mellil. Des mats atteignant les 100 mètres de hauteur seront construits. «Nous pouvons compter parmi nos clients les fabricants d'aérogénérateurs (Gamesa, Vesats, Nordex, GE…) ou les investisseurs en parc éolien. Au Maroc, nous savons d'ores et déjà que l'ONE ambitionne de réaliser des programmes éoliens de 1000 Méga watts (Tarfaya, Taza…). D'autres opérateurs privés souhaitent aussi lancer des investissements dans ce sens : Cimar, Lafarge Nareva, Iberdrola… », confie Cecconello. Sur le plan externe, DLM a aussi acquis des qualifications qui lui permettent d'exporter ses produits. «Nous travaillons pour répondre à des offres au Portugal et en Italie», conclut l'administrateur directeur général. Le montant global de cet investissement s'élève à 70 millions de DH. Delattre Levivier Maroc veut donc saisir les occasions qui se présentent à lui. Si le Maroc lui offre quelques opportunités, le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest lui en offrent davantage. C'est donc pour se développer à l'international que l'opérateur reste en veille commerciale sur plusieurs destinations pour dénicher les bons contrats. «DLM a d'ores et déjà proposé des offres de services pour des projets en Mauritanie, en Tunisie, au Sénégal et au Niger», indique-t-on auprès de la société. Mais bien plus que cela, la société envisage, dès cette année, d'installer une antenne commerciale permanente en Algérie. Ce pays, qui dispose d'une richesse en pétrole et en gaz, est amené à beaucoup investir. Plusieurs projets sont déjà lancés. D'autres suivront. L'offre de DLM aussi.