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Incendie de Lissasfa : tout ce qui vous a été caché ! : Mohamed Tamer, président de l'Amith (Association Marocaine des Industriels du Textile et de l'Habillement). " Nous ne sommes pas concernés "
Challenge Hebdo : quelles ont été les mesures prises par l'Amith à l'annonce du sinistre ? Mohamed Tamer : nous ne sommes pas nécessairement concernés. Cette entreprise n'est qu'un utilisateur de la matière. Nous, nous sommes une association qui regroupe les industries du textile et de l'habillement. Rosamor est dans le meuble et l'ameublement. Il faut soulever cette ambiguïté. Cette unité n'est pas membre de l'Amith. C'est une unité qui est à notre sens à la limite de l'informel et qui opère dans la distribution du meuble au Maroc. L'Amith est une association dominée par les opérateurs à l'export. Nous déplorons le sinistre en tant qu'industriels. C.H. : que faites-vous, à votre niveau pour pallier ce genre de catastrophes ? M.T. : nous avons mis en place un produit, celui de « la fibre citoyenne », un label qui repose sur des considérations sociales, sécuritaires et environnementales. C'est un encadrement qui vise la mise à niveau des entreprises. Il s'agit d'un choix volontariste émanant des entreprises, qui d'elles-mêmes décident de se soumettre à un certain nombre de normes et de procédures de travail. L'accompagnement est assuré par des cabinets d'experts. Ces derniers réalisent un audit qui consacre la « vérité » de l'entreprise. Une fois le label accordé, un contrôle annuel est effectué. C.H. : en matière de réglementation, sur quels textes vous appuyez-vous? M.T. : il existe une réglementation générale qui concerne les établissements classés industriels et commerciaux en fonction de la demande de l'entreprise, de la nature de l'activité qu'elle désire exercer. Ce sont les autorités locales constituées en commissions représentées par les communes, les inspecteurs des arrondissements pour l'hygiène et les sapeurs-pompiers qui répondent au niveau de la sécurité. C.H. : quelles sont les indications contenues dans cette législation ? M.T. : elles concernent les issues de secours, les normes en termes d'extincteurs ou de robinets d'incendie armés (RIA), une sorte de colonne qui s'élève jusqu'à l'étage supérieur qui permet aux sapeurs-pompiers de remonter l'eau. C.H. : pouvez-vous avancer à l'heure d'aujourd'hui que toutes les entreprises membres de l'association répondent aux normes en termes de sécurité sur les lieux de travail ? M.T. : c'est aux autorités locales de le dire. Je n'ai pas fait de visites dans tous les locaux. En revanche, nous recommandons à nos membres de respecter les normes de sécurité. Le label a été lancé dans cette intention. C.H. : quels enseignements tirez-vous de cette malheureuse expérience ? M.T. : cette situation est révélatrice à plus d'un titre. Les entreprises opérant dans l'informel continuent de nuire. Pour les opérateurs travaillant pour le marché local, c'est de la concurrence déloyale.