Pourquoi beaucoup de produits de base sont devenus chers ? La ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui a répondu à la question que de nombreux Marocains se posent, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants. La ministre a souligné que les facteurs ayant conduit à la hausse des prix de certains produits de base dans le monde et au Maroc, qui demeurent conjoncturels, sont liés au contexte international général et à la hausse importante des prix de l'énergie, en plus des perturbations en cours dans les chaînes d'approvisionnement mondiales et les transports maritimes internationaux. Elle a déclaré également qu'à l'instar du reste du monde, les prix ont commencé à augmenter de manière significative depuis avril dernier, après avoir enregistré une courbe négative au cours de l'année 2020 au niveau mondial en raison de la crise de la Covid 19, soulignant que l'indice des prix à la consommation a atteint, en septembre dernier, 5,4% aux Etats-Unis d'Amérique et 3,4% dans la zone euro. Lire aussi | Le Projet de Loi de Finances 2022 adopté à la majorité à la Chambre des Représentants Après avoir indiqué que le gouvernement suit avec grand intérêt la hausse des prix de certains produits de base, la ministre a affirmé que le Pouvoir exécutif a placé les secteurs sociaux et la préservation du pouvoir d'achat des citoyens en tête de ses priorités. Dans le même ordre d'idées, Mme Fettah Alaoui a précisé que l'amélioration qu'a connue le Royaume, grâce notamment à la précédente campagne agricole exceptionnelle et les interventions du gouvernement en matière de contrôle et de traçabilité, a permis de réaliser une grande stabilité des prix, à l'exception de ceux d'un nombre limité de produits importés depuis l'étranger. S'agissant des produits locaux comme les légumes, les fruits et les céréales, leurs prix ont connu une baisse pour certains produits, a-t-elle fait savoir, notant que les produits subventionnés, dont la farine, le sucre et le gaz butane n'ont connu aucun changement étant donné que la stabilité de ces produits est garantie à travers la Caisse de compensation qui intervient pour compenser la différence entre les prix nationaux et ceux du marché international. Lire aussi | Le ministre israélien de la Défense en visite au Maroc les 24 et 25 novembre Le gouvernement, a poursuivi la ministre, s'efforce de suivre et de surveiller les déséquilibres du marché par le biais de la Commission interministérielle chargée du suivi des prix, qui joue un rôle clé dans l'évaluation de la situation des prix de tous les matériaux, ainsi que des niveaux d'approvisionnement du marché, notant que ledit organe se réunit régulièrement une fois par mois et chaque fois qu'il est nécessaire. Et Mme Fettah Alaoui de préciser que l'approvisionnement figure parmi les priorités du gouvernement et ce, conformément aux Hautes Orientations Royales contenues dans le discours du 8 octobre 2021, à l'occasion de l'ouverture de l'année législative du Parlement, notant que le Souverain a donné Ses Hautes Instructions pour assurer un stock stratégique de denrées alimentaires, de produits énergétiques et médicaux. La ministre a rappelé, dans ce sens, qu'elle avait présidé vendredi dernier une réunion de ladite commission consacrée à l'examen de la situation actuelle et à la prise de mesures appropriées, soutenant que la commission interministérielle travaille de façon régulière et intensifiera ses travaux pour surmonter cette conjoncture exceptionnelle, et ce, en luttant contre toute marge injustifiée pour la fixation des prix via la prise de mesures nécessaires à même d'assurer la préservation du pouvoir d'achat des citoyens et l'activation des Hautes Orientations Royales relatives au stock stratégique. Lire aussi | PLF 2022 : Pour un amendement afin de booster l'export, libérer les énergies et débureaucratiser l'acte d'exporter [Par Najib Mikou] Afin de réduire les retombées des fluctuations des cours mondiaux et de la spéculation sur les prix intérieurs, Mme Fettah Alaoui a rappelé les mesures prises par le gouvernement relatives notamment à la suspension des droits de douane sur les importations de blé dur et tendre à compter du 1er novembre en vue d'assurer la stabilité des prix du blé, l'allocation de compensations supplémentaires aux importateurs afin de préserver les prix de tous les dérivés du blé au niveau national, en plus de continuer à suspendre les droits de douane sur les importations de coton et de beurre et de soutenir les prix de blé tendre importé pour maintenir les prix de la farine de qualité supérieure. En somme, le gouvernement est déterminé à intensifier les efforts pour surmonter cette conjoncture et d'en sortir plus fort et plus solide et à satisfaire les attentes des citoyens, et ce, conformément au programme gouvernemental et en application des Hautes Orientations Royales, a conclu la ministre. [Avec MAP]