Il est de coutume de citer la presse française comme un exemple. Je suis revenu de ce mensonge depuis longtemps. Si j'étais journaliste Français, je me poserais de vraies questions sur mon métier et son utilité sociale. Dame Frigide Barjot, aussi insignifiante que son nom de scène, a fait tous les plateaux dimanche dernier à l'occasion de la manifestation contre le mariage homosexuel. Sauf que, apeurée par quelques messages ridicules, elle n'y a pas participé. Surtout le mouvement « Manif pour tous » l'a rejetée et l'a interdit de parole. Alors qu'une France, franchement réactionnaire se révèle, qu'un vrai schisme apparaît, les présentateurs télé préfèrent une femme dont le seul argument c'est le recours aux larmes dès qu'elle est gênée. Elle est plus facile à ridiculiser, sauf que le vrai ridicule quand on est journaliste c'est de croire qu'il suffit d'ignorer un problème sociétal pour l'anéantir. La procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui, sont de vraies questions éthiques et il faudra que les sociétés y répondent, en se rappelant les droits des enfants. La presse française n'y voit qu'une réaction homophobe, elle se disqualifie toute seule. Si j'étais journaliste Français j'aurais honte des amalgames. Jihadistes, Islamistes, Islamiques, tout le monde est dans le même sac. Les mots tuent camarades. L'usage de la facilité, l'ignorance, le refus de comprendre, d'apprendre, sont exactement l'antinomie du métier de journaliste. Au lieu de s'intéresser au passé trotskyste d'Edwy Plenel, liguard même pas lambertiste, aux couleurs de sa chemise, à son ego revigoré, il faut répondre à ses interrogations sur le métier, le rôle du journaliste, parce qu'elles sont pertinentes. La société française vit de véritables bouleversement, des déchirements de plus en plus aigus, c'est une période faste pour tout véritable journaliste. Les nouveaux chiens de garde préfèrent agir en clique en pensant pouvoir influer sur le devenir de l'hexagone. Ce ne sont plus des médias, mais un microcosme détaché de la réalité. The facts, les faits finiront par avoir le dessus, sur cette conception hautaine du journalisme.