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René-Marc Chikli, Pdt du Syndicat français des Entreprises de Tour Operating :«la décision du Maroc de placer la France sur sa liste A et d'ouvrir ses frontières nous a fait plaisir et nous arrange»
Les tour-opérateurs français sont attentifs au moindre signe d'encourageant du gouvernement marocain. Après des mois d'arrêt du tourisme afin de lutter contre la pandémie de Covid-19, le Maroc a rouvert ses frontières aériennes le 15 juin 2021. Sur les deux listes mises en place, les Français font partie de la liste A et doivent seulement avoir un certificat de vaccination et/ou un résultat négatif d'un test PCR pour voyager au Maroc. RAM a aussi décidé d'étendre ses tarifs exceptionnels, initialement dédiés aux Marocains résidents à l'étranger, à tous les passagers de l'étranger vers le Royaume, Marocains ou pas. René-Marc Chikli, Président du SETO, le Syndicat français des entreprises de Tour Operating (initialement CETO), revient sur les retombées de la levée par le Maroc de certaines restrictions liées au tourisme. Challenge : Les tour-opérateurs et agences de voyages ressentent-ils les premières retombées ? René-Marc Chikli : Très honnêtement, je dirai oui. En effet, aussitôt après la prise d'une telle décision, nous avons enregistré un mouvement très positif de la part des voyageurs. C'était déjà le cas le 3 mai dernier avec la levée des restrictions des déplacements en Europe pour les Français. Il en sera ainsi avec les différentes ouvertures de frontières dans le monde. Pour revenir sur le cas du Maroc, effectivement, depuis le 15 juin dernier, les gens ont commencé à réserver en se disant « je peux y aller ». Aujourd'hui, ce sont les vaccinés des deux doses qui peuvent se déplacer très facilement dans les zones « orange ». Nous pensons qu'il y aura des modifications dans les prochaines semaines. L'idéal, serait qu'on puisse se déplacer vers le Maroc au départ de la France sans test PCR. Lire aussi | Les remises exceptionnelles dans les hôtels étendues à tous les Marocains Challenge : Si le Maroc est sur la liste orange de la France, l'Hexagone a été sur la liste A, c'est-à-dire sur la liste vert du Royaume. Comment les tour-opérateurs perçoivent-ils tout cela ? R.M.C : Nous avions été extrêmement déçus le 3 mai par cette liste établie par la France qui limitait le « vert » aux pays de l'espace européen, l'Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, le Liban, la Nouvelle-Zélande et Singapour. Nos marchés habituels, surtout celui des pays du pourtour méditerranéen comme le Maroc, par exemple, était en orange, certains même, comme la Turquie, étaient en rouge. C'est pourquoi, cette position prise par le Maroc nous a fait plaisir. Elle nous arrange. Autrement dit, le fait que le Royaume ait enclenché ce mouvement en plaçant la France sur sa liste A, ne peut être que positif pour nous. Aujourd'hui, nous pouvons faire voyager vers le Maroc les gens ayant reçu la seconde injection du vaccin depuis plus de 14 jours sans faire de test PCR. Demain, on pense faire voyager tout le monde vers le Maroc avec seulement des tests antigéniques. Lire aussi | Ismail Ould Cheikh Ahmed :«sur le Sahara, la Mauritanie ne joue pas un rôle de médiateur, mais elle maintient sa position de neutralité positive» Challenge : Royal Air Maroc a décidé d'étendre ses tarifs exceptionnels, initialement dédiés aux Marocains résidant à l'étranger, à tous les passagers de l'étranger vers le Maroc, Marocains ou pas. Qu'en pensez-vous ? R.M.C : C'est parfait ! Moins on paie le billet d'avion moins cher, mieux on a envie de voyager, davantage on pourrait dépenser localement. Je n'ai pas certes, à commenter les politiques tarifaires des compagnies aériennes mais je dirai que tout ce qui facilite le voyage aujourd'hui, y compris l'accessibilité avec des prix intéressants, est forcément positif pour le tourisme d'une manière générale. C'est pourquoi, il faudrait que toutes les compagnies aériennes qui desservent le Maroc, notamment Air France ou encore EasyJet, fassent comme la Royal Air Maroc. Challenge : Avec la reprise des voyages qui aura lieu dès cet été, l'année pourrait-elle être considérée comme étant acceptable par les opérateurs touristiques ? R.M.C : Nous ne pouvons pas avoir une année acceptable, d'autant plus que celle-ci ne commence quasiment qu'en début mai. Aujourd'hui, l'été a été amputé de trois mois, avril, mai et juin. Les décisions tardives concernant la levée des restrictions, font que juillet est pratiquement compromis. Nous ferons plutôt août et septembre. Et ce n'est pas là où se situe le côté positif. Nous allons avoir de la visibilité sur l'arrière-saison. Il faut dire que le mouvement qui a été enclenché ces dernières semaines, nous donne de l'espoir pour sortir de la Covid. Challenge : Le Seto est-il en contact avec les autorités marocaines ? R.M.C : Nous avons des contacts permanents avec l'entourage des ministres, l'Office national marocain du tourisme, dont le Directeur général était à Paris et avec qui nous avions beaucoup discuté, le représentant de l'Office à Paris, et la Royal Air Maroc et son Président que nous connaissons très bien. Lire aussi | Arancha Gonzalez Laya, ministre espagnole des Affaires étrangères : «nous sommes ouverts à écouter le Maroc sur le Sahara» [Interview]