La vocation agricole de la région devra céder la place à des activités comme les NTIC, la biotechnologie, l'aéronautique, l'offshoring ou la logistique. Les responsables de la région Chaouia-Ouardigha (regroupant les villes de Settat, Khouribga, Ben Slimane et Berrechid) ont pris les choses en main. Il n'était plus question pour eux de naviguer à vue et surtout de ne pas profiter de ce qui se passe chez les voisins casablancais. Ils ont alors élaboré une vision à l'horizon 2015, pilotée par le Centre Régional d'Investissement (CRI) de la région «pour répondre aux impératifs de développement d'une région entrepreunariale, dotée de compétences humaines créatrices de richesses et d'emplois, capable de saisir les opportunités d'une économie mondialisée pour assurer un développement durable». Waow. Que de grands mots. La région veut désormais ajuster sa stratégie de développement économique. L'agriculture continuera à garder une place importante. Mais les industries nouvelles devront prendre de plus en plus d'importance. D'ailleurs, pour créer 275.000 emplois d'ici à 2015, améliorer les exportations pour atteindre 60% du PIB industriel de la région et réaliser 35 grands projets annuellement, on ne peut que passer par cette voie. Beaucoup d'activités sont recensées, parmi elles les classiques comme l'agroalimentaire, la céramique, le textile, l'industrie automobile… et celles qui émergent comme les NTI, la biotechnologie, l'aéronautique, l'offshoring et la logistique. Pour réussir le pari, le CRI a, entre autres, identifié de nouvelles zones à vocation industrielle (Tamadrost, Rdadna Ouled Malek…), des zones à vocation touristique (Bande côtière de Sidi Rahal Chatia, Couronne de Benslimane…), des zones vouées au renforcement de l'armature urbanistique de la Région (ville nouvelle de Sahel-Lakhyayta), des zones vouées aux services (espaces pouvant recevoir des plateformes logistiques et de services). Il a même constitué une base de données foncière concernant les terrains domaniaux qui pourront accueillir de nouveaux projets. Il cherche aussi à développer un dispositif de la formation professionnelle par rapport à ces secteurs porteurs. Pour coller à ses nouvelles ambitions, le CRI a également piloté le projet du contrat programme entre la Région et le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à Niveau de l'Economie dans le cadre de la déclinaison des Programmes Emergence et Rawaj à l'échelle régionale. Tous les moyens sont bons pour accroître l'attractivité. 8,8% de croissance La région présente l'un des meilleurs rythmes de croissance annuelle (8,8% contre près de 3% en moyenne). Elle contribue à 4,7% de la production industrielle. La valeur des investissements pour l'année 2006 a atteint les 7,31 milliards de DH, dont 1,71 milliard d'investissements étrangers. La région, c'est aussi le premier pôle minier du Maroc, avec 64,6% de l'extraction et 56% des ventes locales du phosphate. Quant au secteur agricole, il faut savoir que sur le 1,5 million de terres agricoles, les 2/3 sont exploités régulièrement. La majorité de la surface agricole utile est elle, concentrée à Settat.