3 questions à Mohamed Brahimi, wali d'Oujda Challenge Hebdo : la région de l'Oriental s'est dotée d'un nouveau programme industriel basé sur de nouveaux métiers (offshoring, logistique…). Quelles sont les garanties que la région peut donner à un investisseur pour réussir à les développer ? Mohamed Brahimi : la région de l'Oriental dispose d'une vision de développement intégré qui la positionne en tant que grand pôle de développement émergeant à l'Est du Maroc dit «pôle Med Est». Parallèlement à la mise à niveau des grands réseaux d'infrastructure et de transport, la région a engagé un vaste programme de développement touristique à travers notamment le projet «Méditérania Saïdia». Ce projet structurant va positionner à partir de 2008 la région comme l'une des premières destinations touristiques du Maroc, voire de la Méditerranée. Le deuxième secteur fondateur de cette vision est le développement du potentiel industriel. Une étude menée par «Ernst & Young» a analysé les sites prédestinés pour accueillir les implantations des filières à développer et établi les business plans et leurs taux internes de rentabilité, qui permettront d'engager une promotion auprès des aménageurs développeurs majors. Le pôle de développement industriel de la région de l'Oriental (PDIRO) couvre la zone franche de Nador (220 hectares), le parc industriel de Selouane (72 hectares), un agropole à Berkane (67 hectares) et une technopole à Oujda (270 hectares). D'ores et déjà, des accords de principe d'aménageurs sont formulés sur ces offres. Les premiers aménagements se feront courant 2008. Les secteurs visés par ces implantations sont l'agroalimentaire, l'offshoring et les services liés à la logistique. L'attractivité de cette offre d'aménagement a été garantie par le potentiel réel de la région, une rentabilité validée par les études entreprises et une politique de promotion volontariste. Ainsi, la région est en train d'émerger en tant que pôle de développement s'appuyant sur un grand secteur touristique convoité par des champions, et un secteur industriel tourné vers les filières à venir. C.H. : le phénomène de la contrebande nuit au secteur industriel. Comment comptez-vous y pallier ? M.B. : la position de la région de l'Oriental est un atout. En revanche, elle est créatrice de désutilités comme la contrebande. Celle-ci n'est pas une fatalité économique irréversible. Pour favoriser l'émergence d'un secteur industriel non concurrencé par les produits de contrebande, les autorités régionales ont mis en place une stratégie de lutte fondée à la fois sur le renforcement des mesures de contrôle et de répression et sur la mise en œuvre d'alternatives à travers la modernisation des circuits commerciaux et les démantèlements tarifaires pour l'élimination des marges. Cette politique est en train de gagner des points, pour preuve le tarissement du commerce frontalier pour des produits comme le ciment, le fer, le béton, la farine… C.H. : pensez-vous que les grands projets d'infrastructures permettront de booster l'économie de la région ? M.B. : en investissant dans les grandes infrastructures de communication, la région est en train de reconvertir ses potentialités économiques en opportunités d'investissements. L'afflux des investissements dans la région est un témoignage de la réussite de cette stratégie. Par exemple, en réalisant la Rocade Méditerranéenne, nous avons assuré un désenclavement des sites touristiques balnéaires qui ont attiré l'attention de grands aménageurs développeurs. Les vecteurs de développement dans l'Oriental •Agriculture : diversification des filières maraîchage vers des produits transformés des filières agrumicole, légumière, ovine, oléicole, des essences naturelles… •Industrie : emballage et conditionnement à Berkane, oléiculture à Taourirt, filière viandes ovines et plantes aromatiques et médicinales sur les hauts plateaux de Taourirt, Jerada et Figuig. •Transport et logistique : développement du port de Beni Nsar à Nador (future zone franche) et deux aéroports internationaux. •BTP : la filière métallurgie est la plus importante de la région.