Challenge Hebdo : de quelle manière évolue l'attractivité du Maroc? Laïla Sbiti : selon le baromètre d'attractivité du Maroc pour l'année 2007, réalisé par le cabinet Ernst & Young France, l'attractivité du Maroc en matière d'investissement est en nette progression cette année en comparaison avec l'année précédente (+ 6 points en 2007) (…) Le Maroc se place ainsi devant des pays comme l'Espagne et le Portugal. Mais la concurrence est de plus en plus frontale avec l'Europe de l'Est. Ce qui est plus encourageant, c'est que pour les trois prochaines années, les investisseurs manifestent une confiance plus soutenue, sachant que près des 2/3 des sondés estiment que cette confiance s'améliorera. Les critères sur lesquels le Maroc a bâti son attractivité sont nombreux : accès au marché, clarté et stabilité de l'environnement politique et législatif, infrastructures de transport et de logistique, simplification de l'environnement des affaires etc (…) Ceci se traduit par une hausse significative des entreprises qui désirent s'implanter au Maroc pour les prochaines années. 45% des entreprises sondées y sont favorables. C.H. : par quels secteurs les entreprises étrangères sont-elles intéressées ? L.S. : l'offshoring continue de séduire les investisseurs étrangers (21% des sondés) qui placent notre pays loin devant la France (12%), l'Espagne (7%) ou la Tunisie (4%). En outre, plus de 10% des répondants manifestent leur optimisme pour le développement de certaines activités à forte valeur ajoutée (design et ingénierie, R&D, etc.) pour les prochaines années à venir au Maroc. C.H. : les villes de Casablanca ou Tanger restent les plus prisées par les investisseurs. A votre avis, comment peut-on rétablir un équilibre territorial? L.S. :l'équilibre entre toutes les régions du Maroc en matière d'attractivité de l'investissement reste une priorité pour les pouvoirs publics. Les CRI ont été mis en place pour notamment faciliter l'acte d'investir au niveau régional et créer ainsi une certaine égalité de traitement au niveau de toutes les régions. Des mesures incitatives ont été accordées à des régions dont le niveau de développement économique est faible pour attirer l'investissement. Aussi, le gouvernement a-t-il émis dans sa déclaration gouvernementale son intention de lancer de nouvelles générations de contrats-programmes sectoriels intégrés au niveau régional qui respectent les spécificités économiques de chaque région. Ces contrats seront consacrés aux secteurs porteurs créateurs de postes d'emploi, comme ceux de l'industrie, de l'agroalimentaire, des produits de la mer, de l'industrie pharmaceutique, de l'industrie automobile, des équipements électroniques, des services, de l'offshoring, de la santé, des services financiers, du consulting, de l'information, de l'audiovisuel, de l'industrie cinématographique, des mines et de la pêche maritime.