C'est du jamais vu dans le port d'Agadir. Une quantité énorme de juvéniles de poulpe a envahi cet espace au début de la semaine. Le capitaine chinois d'un bateau appartenant à une société mixte maroco-chinoise est impliqué dans cette affaire de trafic de poisson juvénile. Commençons par les faits. Mardi 2 octobre à 2 heures du matin, le navire en question, après une bonne marée, s'approche du port pour fournir des barques artisanales de poisson juvénile, dont la pêche constitue une infraction à la loi. Se doutant que l'opération a été démasquée, suite à l'alerte donnée par un membre de l'équipage, il fait demi-tour et jette le stock de poulpe en mer. Il ne rentre que mardi matin, mais ne parvient pas à échapper à l'interrogatoire de la délégation de la pêche. Il finit par reconnaître les faits et l'enquête suit son cours. Quelles en sont les raisons ? La décision prise récemment par Mohand Laenser de décréter le mois de septembre comme saison de pêche explique le massacre du juvénile. Il a pris cette décision alors même que les trois segments de la pêche n'arrivaient pas à atteindre le niveau des quotas autorisés. La dérogation est de taille puisque depuis 1990, l'arrêt biologique est de mise durant les mois de septembre et octobre, qui coïncident avec le pic de la reproduction du poulpe. La dérogation faite par Laenser a porté atteinte à la reproduction, puisqu'un autre bateau contrôlé quelques jours avant cette affaire a permis de saisir une grande quantité de juvéniles à bord du navire.