Au cours des trois prochains mois, l'Agence Française de Développement (AFD) va débloquer près de 100 millions d'euros qui seront versés au budget de l'Etat afin de contribuer au financement du programme de stabilisation économique et sociale et près de 50 millions d'euros aux Entreprises Publiques marocaines. Un nouveau soutien de plus qui vient conforter le Maroc, engagé dans une lutte sans faille contre la pandémie du covid-19. Il s'agit en effet de l'Agence Française de Développement (AFD) qui renouvelle son soutien et sa confiance dans la capacité du Royaume à faire face à la crise sanitaire, qui est en train d'engendrer une crise économique. Le bras armé du gouvernement français pour le développement international affirme ainsi participer d'une part avec sa gamme d'instruments de financement au programme d'urgence sanitaire, économique et sociale défini par le gouvernement marocain. Et d'autre part, en vue de préparer la sortie de crise, l'institution affirme accélérer le financementde nouvelles politiques structurelles en faveur, notamment,d'une protection sociale renforcée des citoyens et d'une relance durable de l'économie marocaine. L'AFD a ainsi fait savoir qu'au cours des trois prochains mois, près de 100 millions d'euros seront versés au budget de l'Etat afin de contribuer au financement du programme de stabilisation économique et sociale et près de 50 millions d'euros aux Entreprises Publiques marocaines. On apprend que cette enveloppe s'inscrit dans la mise en place d'une réponse immédiate au besoin de financement accrus de l'Etat suscités par la crise Covid-19, en anticipant la mise à disposition à court terme des fonds d'opérations en cours conformément à leurs objectifs. Lire aussi: Coronavirus : L'Office des changes accorde une dotation touristique exceptionnelle aux Marocains bloqués à l'étranger Dans le même temps, le Maroc et l'AFD ont signé le 1er avril dernier un nouvel accord de prêt de 100 millions d'euros en appui à l'amélioration de la performance des communes, rappelle l'Agence, notant que ce programme vise à renforcer les capacités humaines et financières des collectivités locales qui sont également amenées à porter une partie des réponses de soutien face à la crise. L'AFD rappelle également la mobilisation de deux lignes de crédit en faveur de FINEA et du Groupe Crédit Agricole du Maroc, permettant l'accès des TPME à des financements adaptés, notant que le versement des ressources financières dans les semaines suivant la déclaration de l'état d'urgence sanitaire, s'élève à 130 millions d'euros. De même, on note que Proparco, la filiale du groupe AFD dédiée au secteur privé, est également engagée pour adapter son offre et ses modes de faire dans le contexte de crise. L'AFD devrait, par ailleurs, mobiliser au cours du second semestre 2020 entre 400 et 550 millions d'euros pour soutenir les nouvelles politiques structurelles et les réformes institutionnelles qui constitueront les leviers d'une sortie de crise. On apprend, entre autres, aussi que l'agence poursuivra son appui financier à la réforme de la régionalisation avancée et aux programmes de villes durables qui contribueront à la relance économique des territoires, ainsi qu'à leur résilience sociale et écologique. « L'enjeu est d'abord de mobiliser à court terme des financements en faveur du programme de stabilisation économique et sociale. Mais il convient, dès à présent, de préparer la sortie d'une crise qui est d'autant plus profonde qu'elle questionne nos modèles de développement. On peut en craindre les conséquences économiques et sociales. Mais on peut aussi y voir une formidable opportunité pour accélérer des transformations structurelles et sociétales. Il est, en ce sens, évident que la demande citoyenne sera davantage celle d'une plus forte protection, sociale et environnementale. Il est aussi avéré que cette pandémie a un rapport avec la fragilisation de la biodiversité et le changement climatique. Et il est enfin souhaitable que la relance de l'économie internationale s'inscrive davantage dans des trajectoires d'économie décarbonée », conclut Mihoub Mezouaghi, Directeur de l'AFD au Maroc.