Six ans après le lancement de la Stratégie nationale pour le développement de la filière équine, le cheval se porte bien au Maroc. Cette stratégie spécifique à la filière équine dont le déploiement a été confié à la Société Royale d'encouragement du cheval (Sorec), a donné ses fruits. Il faut dire que la filière équine est menacée de déclin, en raison de la raréfaction de ses usages. Or, ses usages se raréfiant, le domaine est délaissé et sa population de 130.000 chevaux décline annuellement. C'est à partir de ce constat alarmant qu'un plan décennal a été élaboré en 2011. Objectif : exploiter le plein potentiel de la filière et valoriser de façon durable le rôle participatif du cheval dans l'économie nationale. Le projet, confié à la Sorec, ambitionne de doubler la contribution de la filière au PIB national d'ici 2020. Ainsi, de 3,4 milliards de dirhams en 2007, ce sont les 7 milliards qui sont visés en 2020. De plus, il est également prévu d'augmenter le nombre d'emplois directs et indirects générés par la filière. Une stratégie qui se décline en trois axes principaux : le développement des utilisations du cheval (Tbourida, sports équestres, art équestre moderne...), le développement de la filière courses marocaines et la sauvegarde et la promotion du Cheval Barbe. Résultat, le nombre de naissances a augmenté de 900 chevaux sur les 5 principales races, soit 24% d'augmentation par rapport à 2011, avec une nette amélioration de la qualité génétique du cheptel. « Durant les cinq dernières années, la filière équine marocaine s'est restructurée et a renforcé ses fondamentaux. En 2015, avec 30.000 emplois, la filière a contribué, de façon directe et indirecte, à 0,61 % du PIB national, ce qui correspond à 6 milliards de DH de production de richesses, contre 3,4 milliards de DH en 2007. C'est environ le double par rapport à 2007 », indique le top management de Sorec. En effet, depuis la mise en place de la Stratégie nationale pour le développement de la filière équine, des actions fortes ont été menées par la Sorec pour développer la filière. Dans l'élevage équin, outre la hausse du nombre de naissances, la Clinique Equine de l'IAV Hassan II de Rabat a réalisé sa première opération chirurgicale en novembre 2016. Autre action forte : le rayonnement des courses marocaines. De 2011 à 2016, pas moins de 500 courses hippiques additionnelles ont été organisées (+30 % vs 2011) sans compter que 33 courses ont été exportées. Globalement, les courses se sont développées au niveau national avec une forte augmentation des chevaux participant aux courses nationales (+ 31 %). Côté infrastructures, l'hippodrome de Marrakech a été ouvert cette année à l'occasion de la conférence internationale du Pur-Sang Arabe qui a accueilli un nombre important de participants. Idem pour le centre d'entrainement de Bouznika dont l'ouverture cette année a permis aux propriétaires privés d'avoir un espace adapté pour l'entrainement de leur chevaux. Parallèlement, des stations de monte ont été reconverties en centre de promotion de l'élevage équin pour introduire l'insémination artificielle dans les régions reculées. Autre action à relever : la valorisation du cheval barbe dont le but est d'en faire un ambassadeur de la filière équine marocaine à l'international. Si le nombre de naissances au niveau de cette race a été multiplié par trois depuis 2011, la Sorec a institué le Meeting national du barbe et arabe barbe, un événement d'envergure pour promouvoir cette race nationale. La première édition s'est tenue en septembre dernier au haras d'El Jadida.