Visas facilités, réforme des frais d'inscription, ouverture de campus à l'étranger : le gouvernement Français va annoncer la semaine prochaine des mesures pour attirer les étudiants étrangers et contrer un début de leur désaffection dans les universités et grandes écoles françaises selon une note de Matignon publiée lundi. Quatrième pays d'accueil d'étudiants étrangers (plus de 300.000 chaque année), la France a vu leur nombre baisser de 8,1% entre 2010 et 2015 et ‘'court un risque de décrochage'', selon ce document de travail de Matignon. Des annonces sur le sujet devront être faites par le Premier ministre Edouard Philippe le 19 novembre, dans le cadre des rencontres universitaires de la Francophonie à Paris, a indiqué Matignon. L'exécutif entend réformer les droits d'inscription dans les universités françaises pour les étudiants extracommunautaires (hors Union Européenne), soit environ 100.000 personnes, précise la note gouvernementale. Là où les étudiants hors UE paient aujourd'hui les frais d'inscription classiques de quelques centaines d'euros, cette ‘'stratégie différenciée'' prévoit qu'‘'une partie d'entre eux paieront des frais d'inscription plus élevés'', jusqu'à un plafond d'‘'un tiers du coût réel'', selon la note conjointe de Matignon, du Quai d'Orsay et du ministère de l'Enseignement supérieur. En parallèle, les programmes de bourses et d'exonérations au bénéfice ‘'seront considérablement renforcés''. Paris devrait faciliter également la délivrance de visas étudiants, avec des procédures numérisées et simplifiées. Selon des statistiques publiées lundi par l'agence Campus France, 343.000 étudiants sur les quelque cinq millions d'étudiants internationaux dans le monde étudiaient en France à la rentrée 2018. Avec près de 7% du total, la France se classe derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie, comme première destination non anglophone. Mais sa place est disputée par plusieurs concurrents à la fois européens comme l'Allemagne et la Russie ou plus lointains comme la Chine et le Canada.