Les métiers d'art et d'artisanat du Maroc sont invités du 12 au 19 août à la galerie Art décoratif de Paris où l'univers artisanal marocain avec des dimensions variées alternant habits traditionnels et objets divers, est savamment mis en scène dans une exposition originale ‘'Maroc-Patrimoine-Culture'', qui se veut une fusion des techniques et un mariage de culture, d'art et d'histoire. Trois exposants, Leïla Chaoui, Aicha Gravier et Alain Dramet, fort différents aussi bien par leur parcours que par leur inspiration, donnent à voir à leurs visiteurs une collection de tapis, de Handira et haïks, issus de différentes régions du Maroc, des bijoux, colliers traditionnels et pierres précieuses, ainsi que des décorations intérieures à base de textile.
Organisée dans le cadre d'une série de représentation dans plusieurs villes de France, cette sélection artistique, se décline en trois gammes de produits riches en motifs et en expression : broderie main à texture contrastée, tapis de qualité provenant de différentes régions l'Atlas, et bijoux berbères retravaillés. Forts attachés à la culture marocaine, les trois exposants se servent de cet atout, pour jeter un regard original sur les métiers d'art et d'artisanat du Maroc, notamment, la broderie, la bijouterie et la tapisserie. Créatrice en bijoux contemporains, Leïla Chaoui, dont le parcours intellectuel l'a amenée à des études doctorales en sciences de l'art, a retrouvé depuis quelques années, l'envie de recomposer les bijoux et les colliers traditionnels et de leur donner d'autres formes d'expression. Alors que Aicha Gravier, styliste en désign textile, diplômée de l'Ecole ESMOD, offre aux visiteurs son esprit singulier au travers de ses créations de désigner textile, voilages et tentures, Alain Dramet, galeriste et collectionneur, propose, quant à lui, une collection de tapis issus de Zaer, Rhamna, Zénaga, Aït Bou Ouli, Béni Ouraïn…, ainsi qu'une sélection de handira et haïks provenant des zones montagneuses de l'Atlas. Les trois exposants s'accordent à montrer comment l'héritage artisanal est ancré dans le quotidien des Marocain. Si les matières premières sont simples, elles nécessitent un travail minutieux de manipulation, un savoir-faire hérité d'un père, d'une mère ou d'ancêtres plus anciens encore. ‘'Etre artisan ne s'improvise pas. L'artisanat marocain se place au centre de la culture, des us et coutumes'', nous confie Leïla Chaoui, ajoutant que ‘'c'est en couleurs que l'art artisanal exporté à l'international et présenté sans cesse dans les festivals, se décline, des plus sobres teintes aux plus fantaisistes''. Les fnaïres, les lanternes en fer forgé et aux vitraux colorés, dignes des mille et une nuits, sont présentés dans l'exposition comme un mélange de créativité et de talents. Dans un autre genre, au commencement, l'argile n'est rien. Pourtant les potiers qui savent la manier en tirent tajines, assiettes, derbouka… autant de merveilles artisanales une fois les articles séchés et peints. Aussi les tapis, résultat de nombreuses semaines de travail sur d'importants métiers à tisser, où l'habileté des doigts a son rôle à jouer. Chaque tapis est unique, l'inédit et l'inspiration en sont les sources. Les couleurs fantaisistes, la matière également, fil ou laine, en font ses caractéristiques. L'exposition propose les différentes sortes de bois utilisés pour les banquettes dans les salons marocains et les chambres à coucher. Cette branche représente près de 23% du chiffre d'affaires total du secteur de l'artisanat. Outre la collection des tapis, Alain Dramet propose un artisanat touchant aux bijoux, à l'habillement, aux bracelets, colliers, bagues qui sont travaillés en or et en argent. L'artisanat marocain ne se résume finalement pas à la seule décoration d'intérieur. Aujourd'hui, près de deux millions d'artisans sont recensés au Maroc. Un héritage à transmettre.