Un mouvement de protestation a été annoncé mercredi 18 juillet par l'Association marocaine des pilotes de ligne pour revendiquer une amélioration des conditions de travail au sein de la RAM. Un bras de fer a alors été engagé entre la présidence de la compagnie et ses pilotes de ligne. Dans une lettre, parvenue à Barlamane.com, adressée au président directeur général de Royal Air Maroc, Abdelhamid Addou, en réponse à sa lettre envoyée, mardi 17 juillet, à l'Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), les délégués du Collège pilote de ligne de la compagnie s'interrogent sur « le sérieux » de cet écrit qui parle de « discussions avec les représentants des pilotes de lignes », alors qu'un « nombre de correspondances et de demandes d'audience adressées à la présidence » n'ont pas « trouvé d'écho ». Un mouvement de protestation a été annoncé mercredi 18 juillet par l'Association marocaine des pilotes de ligne pour, principalement, exiger de la compagnie qu'elle accorde aux pilotes une durée de 3 heures, au lieu d'une heure, pour rejoindre l'aéroport en vue de remplacer un collègue malade ou indisponible, entre autres revendications (amélioration des conditions de travail, recrutement du personnel naviguant, réouverture de l'école de la RAM, compensation et augmentation salariales,…). Une grève « dévastatrice » Mardi 17 juillet, Abdelhamid Addou, avait dénoncé dans sa lettre médiatisée et adressée aux commandants de bord et officiers pilotes de la compagnie, la « grève qui s'annonce à compter du mercredi 18 juillet 2018″ et qui sera, pour reprendre ses mots, « dévastatrice ». « Elle détruira de la valeur et dégradera nos indications économiques ». « Nous arrivons au terme de notre discussion avec les représentants des pilotes de ligne à travers les résultats de l'AG de l'AMPL du lundi 16 juillet, et nous constatons avec amertume, malgré un nombre historique d'engagements, l'absence de volonté d'aboutir à un compromis, celui-ci repoussé par une surenchère des revendications », a-t-on écrit. « Je constate donc qu'il n'y a pas la volonté de voir la compagnie se développer, ou que cette volonté cède à des considérations égocentrées », a ajouté Addou. « Nous constatons un refus, fait par une minorité influente, accepté et validé par tous, de tout compromis avec la compagnie et de toute possibilité de paix sociale ». « Des responsables faisant fi de la loi » Les délégués du personnel PNT rappellent alors, dans leur réponse, que « les pilotes –outil le plus productif de la compagnie- que vous (président de la RAM, ndlr) vous êtes permis de traiter d'immatures, ne ménagent aucun effort pour combler les failles du système de gestion ». « La RAM ne se soucie guère de l'application de la loi en ignorant les délégués des pilotes –représentants légaux. Comment peut-on espérer développer la compagnie nationale avec des responsables faisant fi de la loi » se sont-ils interrogés. Et d'ajouter, en réponse à l'évocation du terme « grève » que « cette allégation se passe de tout commentaire et dénote la volonté des responsables RAM de nuire à l'image des pilotes de ligne. Inutile de vous rappeler que la grève –droit constitutionnel- n'a jamais été à l'ordre du jour ». En effet, les pilotes de lignes ont réfuté à plusieurs reprises tout mot d'ordre appelant à une grève, contrairement à la présidence de la compagnie qui reprend bien le terme « grève ».