Les pays ouest-africains vont se doter d'un système de coopération policière régional dédié à la lutte contre la criminalité transnationale dans la région, ont fait savoir, lundi à Abidjan, des responsables sécuritaires de ces Etats. Il s'agit du système d'information policière pour l'Afrique de l'Ouest (SIPAO) qui devra être lancé officiellement ce mardi au cours d'une réunion des ministres chargés de la sécurité des pays concernés, dont les 15 Etats de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le programme SIPAO vise à répondre à certains des défis de sécurité auxquels sont confrontés les pays d'Afrique de l'Ouest, en permettant une collecte efficace d'informations de police par le biais d'un système national centralisé et en offrant la possibilité de partager les informations recueillies aux niveaux national, régional et international. « Le trafic de drogue, d'armes, d'être humains » et de diverses marchandises représente « plus de trois milliards de dollars par an » en Afrique de l'Ouest, a indiqué à cette occasion le secrétaire général d'Interpol, Jürgen Stock, ajoutant que la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée a coûté « 800 millions de dollars aux économies régionales » en 2017. Le SIPAO, entièrement financé par l'Union européenne, vise aussi à lutter contre les groupes terroristes actifs dans toute la région. De son côté, le Commissaire de la CEDEAO chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité, Francis Behanzin, s'est lamenté que les services de sécurité des pays d'Afrique de l'Ouest « ne coopèrent pas assez » jusqu'à présent, exhortant leurs responsables à changer d'attitude.