Après le retour historique du Maroc au sein de l'Union africaine, entériné en janvier dernier à Addis-Abeba, le Royaume a entrepris, sur très hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, une nouvelle démarche pour l'intégration d'un groupement non moins important, à savoir la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui permettra indubitablement de relever les différents défis auxquels le continent est confronté. La décision d'intégration du Maroc au sein de la CEDEAO sera prise à l'occasion du sommet de la CEDEAO qui se tient ce dimanche à Monrovia, au Liberia. L'adhésion du Maroc à ce groupement régional composé de 15 pays est en phase avec les ambitions du continent qui aspire au développement et à la diversification de son économie. En fait, la CEDEAO était devenue la priorité du Maroc après son retour à l'UA, d'autant plus que le Royaume mise sur le renforcement de l'intégration sous-régionale et la coopération Sud-Sud comme alternative crédible à l'émergence du continent. Depuis l'officialisation de la demande du Maroc d'intégrer la CEDEAO en février dernier, plusieurs missions diplomatiques de haut niveau ont sillonné, parfois à plusieurs reprises, les capitales ouest-africaines pour défendre le dossier du Maroc. Cette demande bénéfice d'ores et déjà de l'appui de plusieurs pays de la région et des experts qui ont salué une décision marocaine audacieuse. Dans ce sens, le Burkina Faso a soutenu, récemment, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Burkinabè à l'extérieur, Alpha Barry le Maroc dans sa demande et exprimé sa "position de bienvenue". "Notre position est celle de bienvenue. Nous appartenons au même espace et le Burkina se dit très disposé à examiner la question de l'adhésion du Maroc à la CEDEAO", avait dit M. Barry à l'issue des entretiens qu'il a tenus le 29 mai dernier à Rabat avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. Le Burkina Faso, a-t-il ajouté, a toujours la même position vis-à-vis du Maroc: "c'est celle du soutien permanent sur les questions internationales et régionales". Inutile de rappeler que le Royaume est le plus grand partenaire africain de la CEDEAO sur le plan économique, mais aussi au niveau des différents partenariats qui existent aujourd'hui à l'échelle de la région, d'autant plus que l'appartenance du Maroc au Continent africain fait que cette adhésion à la CEDEAO soit un prolongement naturel vers l'avenir et surtout, vers des groupements régionaux solides et forts. La CEDEAO aura à bénéficier de l'expertise et de l'expérience accumulées par le Maroc, de son dynamisme économique, ses relations avec ses différents partenaires internationaux, et ses liens avec les pays arabes et ceux du Golfe, et le Royaume bénéficiera de tout ce que la CEDEAO apporte et développe. En définitive, l'adhésion du Maroc à la CEDEAO imprimera une nouvelle dimension aux relations du Maroc avec ce groupement. A Monrovia, la 78ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres de la CEDEAO, tenue les 1er et 2 courant en prélude au Sommet, a été l'occasion d'examiner nombreux points pour décision, approbation ou information. A cette occasion, le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza, a notamment estimé qu'il était impossible d'instaurer une monnaie communautaire "avant 5 ou 10 ans". M. de Souza a invoqué "la non convergence actuelle des économies des Etats membres de la CEDEAO" pour justifier l'impossibilité de réaliser la monnaie unique avant cette échéance. "Une économie est convergente lorsqu'il y a une politique budgétaire coordonnée à la fois avec une politique monétaire et une politique d'endettement. Ce qui n'est pas encore le cas actuellement pour nos Etats, où l'inflation constitue un véritable problème", a-t-il expliqué. La 51ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO de dimanche, se prononcera sur la demande d'adhésion du Maroc en qualité de membre à part entière, examinera divers rapports avant d'élire le nouveau Président de la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement. MAP