L'adhésion du Maroc à la CEDEAO sera actée le 16 décembre lors de la prochaine session ordinaire de ce groupement régional, prévu à Lomé, au Togo. L'affirmation est de Marcel Alain de Souza, président de la commission de la CEDEAO, qui s'est entretenu avec le ministre des Affaires générales, mardi à Rabat. «C'est un mariage sans Brexit, sans divorce. Cela suppose que le Maroc accepte les textes institutionnels de la communauté», a-t-il prévenu. De Souza a profité de l'occasion pour balayer d'un revers les allégations selon lesquelles il ne serait pas favorable à l'adhésion de Rabat. Les pourparlers entre les 15 membres de la CEDEAO font en tout cas ressortir «une convergence de points de vue». De Souza assure que «les chefs d'Etat de cette organisation ont exprimé en toute liberté et de manière souveraine leur accord pour l'adhésion de Rabat à ce groupement régional, et ce dans l'intérêt des deux parties». Pour rappel, l'accord de principe a été donné en juin dernier à Monrovia. Selon le responsable de la CEDEAO, cette décision devrait couvrir la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux, ainsi que la mise en œuvre des accords de prévention des risques et des règles de bonne gouvernance et de démocratie. L'adhésion du Royaume reste toutefois un processus long et fastidieux puisqu'il faut passer au peigne fin plusieurs éléments. «L'adhésion est une construction sui generis. Il n'y a pas de manuel prêt à l'emploi, il faut faire preuve d'ingéniosité, de flexibilité, en gardant en vue les objectifs», a-t-il souligné. Et d'ajouter que ce processus sera progressif, étalé sur des années. Les négociations concernant le volet juridique et technique de cette intégration sont déjà en cours. L'adhésion du Royaume suppose notamment l'unification de la monnaie et des règles tarifaires. Le Maroc serait notamment disposé à adhérer à une monnaie unique. Selon De Souza, le roi Mohammed VI a exprimé l'engagement du pays à adhérer à une monnaie unique de l'ensemble économique ouest-africain si celle-ci devait être décidée par les Etats membres. Le président de la commission de la CEDEAO a également relevé à l'issue d'une séance de travail avec Mohamed Boussaid que «les principes d'acceptation de la demande marocaine sont globalement respectés par le Royaum». Du point de vue de la politique monétaire, les taux d'inflation et d'endettement extérieur ne doivent pas dépasser 5% et 70% du PIB respectivement. De même, le déficit budgétairene doit pas excéder 5% du PIB. Quant à la libre circulation des marchandises, le Maroc est appelé à adopter une convergence qui soit en mesure d'assurer son adhésion au tarif extérieur commun de la CEDEAO. Car, rappelle De Souza, le Maroc a des lignes tarifaires pour 17.000 spéculations commerciales, tandis que la CEDEAO n'en a que 6.000. Cesadaptations sur le plan monétaire et tarifaire obéissent à une logique win-win. Ils permettront au Maroc d'accéder à un marché de 340 millions de consommateurs, comme l'a rappelé De Souza.