A l'occasion de la session ordinaire du conseil régional de Daraa-Tafilalet, tenue le 6 mars 2017 à Ouarzazate, El Habib Choubani, a fièrement présenté son bilan d'action à la tète de cette région, en prenant soin de le faire relayer par le site électronique du PJD. On apprend ainsi que grâce à sa gestion, pas moins de 57 conventions ont été conclues par le conseil avec divers départements ministériels, des établissements publics, des collectivités locales et des associations de la société civile, le tout pour un budget de 5.967.000.000 dhs, un effort financier qui, à ses yeux, constituera un levier pour le développement de cette région. Dont acte. D'aucuns s'empresseront certainement à dire qu'il est tout à fait normal qu'un président d'une région, fusse-t-elle « pauvre », présente son bilan non sans fierté et orgueil. Le hic, c'est que ces assertions tiennent de la désinformation et de la manipulation de l'opinion publique, dans la mesure où ce cadre du PJD fait référence à des projets de conventions, dont plusieurs ont été rejetés ou ajournés. Des projets qu'il présente comme étant des partenariats finalisés, n'hésitant pas ainsi à travestir la réalité concernant la prestation du Conseil régional de Daraa-Tafilalet, auquel on reproche de briller par l'inconsistance de son action. A en croire une source bien informée qui s'est confiée à barlamane.com, depuis sa création en 2015, cette région a scellé uniquement 8 conventions qui n'ont pas été mises à exécution pour l'heure, à l'exception de celle concernant le trafic aérien, léguée par les ex-régions de Meknès Tafilalet et Souss-Massa-Daraa, cofinancée par le ministère de l'équipement et la direction générale des collectivités locales, relative à la desserte des aéroports de cette région (Er-Rachidia, Ouarzazate et Zagora) par des vols réguliers les reliant à l'aéroport Mohammed v de Casablanca. On est loin du chiffre de 57 conventions avancé par Choubani, à moins que ce dernier ait confondu sa région avec celle du Grand Casablanca par exemple. Le moins que l'on puisse dire c'est que Choubani, dont les casseroles qu'il traîne commencent à faire trop de bruits, s'illustre par son arrogance, son manque de perspicacité étant en déphasage par rapport aux réalités de cette région. Et pour cause: il s'évertue à mettre à son actif des projets n'ayant pas encore vu le jour et ne se déploie qu'à promouvoir l'audience de son parti et à servir sa propension mercantiliste, n'hésitant pas à rentabiliser son statut à des fins personnelles. Outre les projets de convention inaboutis, El Habib Choubani compte à son actif plusieurs initiatives (bloquées) enfreignant la bonne gouvernance. Cela va de l'embauche au sein du Conseil régional de certains de ses affidés en qualité de chargés de mission avec des salaires mirobolants, à l'organisation le 26 février 2017 par le Conseil régional d'un concours pour le recrutement de 20 cadres administratifs et techniques (dans le but de favoriser des postulants proches du PJD), en passant par la demande de financement (à hauteur de 5 millions de dhs) d'une soi-disant « fondation de chercheurs et experts», créée à Erfoud en 2016 (forum dédié en fait à des fins propagandistes et électoralistes),et last but not least, ses projets extravagants relatifs à la création d'une société de transport aérien régionale avec des opérateurs étrangers et des « kiosques » linguistiques pour l'apprentissage de la langue anglaise en partenariat avec le groupe « Midwest americain developement entreprise », sous la devise « Draa Tafilalet speaks english in 2030 ». Une aussi longue liste de « casseroles », illustre l'incurie gestionnaire d'El Habib Choubani et sa propension à grever les finances de la région dans des projets inappropriés, lui ayant valu d'être discrédité au niveau des médias, un fait qui a influé négativement sur l'état d'esprit de l'intéressé qui veut donner l'impression, surtout auprès de son entourage, d'être dépourvu de marge de manœuvre pour faire aboutir ses projets, redoutant au passage le départ de Abdelilah Benkirane qui le priverait d'un paravent politique et pourrait même entraîner l'ouverture d'enquêtes judiciaires sur la base de dossiers équivoques et entachés d'irrégularités retenus à son encontre. Si la citation est l'art du bluff en philosophie, chez El habib Choubani, c'est l'art du bluff qui fait la philosophie de sa gestion catastrophique.