L'organisation internationale des droits de l'homme « Human Rights Watch » (HRW) s'est dite sceptique quant à l'attitude des séparatistes du Polisario de libérer trois jeune sahraouies résidant en Espagne, et retenues contre leur gré par leurs familles biologiques dans les camps de Tindouf. HRW dit ainsi mettre en doute la volonté des séparatistes de trouver une solution notamment au cas de Maloma Morales, déplorant au passage que cette femme, dont la famille d'accueil espagnole ne cesse de protester contre sa « séquestration » par ses proches, « n'a pas pu se rendre à une zone neutre pour exprimer librement sa préférence ». L'ONG américaine rappelle que le front Polisario « qui administre les campements, avait assuré à plusieurs reprises œuvrer en vue de résoudre le problème, mais jusqu'à présent, il n'a ni la capacité, ni la volonté politique pour garantir que cette femme soit libre et choisisse de rester ou de s'en aller », indique un communiqué de HRW citée par EFE. L'ONG cite également le cas d'au moins deux autres femmes sahraouies avec résidence légale en Espagne et dont leurs familles dans les camps de Tindouf ont refusé de les laisser partir depuis trois ans déjà. Il s'agit de Darya Embarek Selma, 27 ans et Nadjiba Mohamed Belkacem, 25 ans, qui ont toutes deux « confirmé récemment à Human rights Watch leur souhait de retourner immédiatement en Espagne ». Selon cette ONG, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon avait, lors de sa visite en mars dernier dans les camps de Tindouf, abordé directement le cas de ces trois femmes avec le secrétaire général du Front Polisario d'alors , Mohamed Abdelaziz décédé en mai dernier. « Les traditions et la culture méritent le respect », souligne Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen Orient et l'Afrique du nord, avant d'ajouter: « mais pas lorsqu'on permet qu'une famille retienne un adulte contre sa volonté ». Elle conclut en affirmant que « l'absence d'une action effective du Polisario dans ces cas remet en question son engament proclamé pour l'égalité des droits de la femme ».
Maloma Morales, 23 ans à présent, a été séquestrée par sa famille biologique le 12 décembre 2015. Elle avait été accueillie par sa famille adoptive espagnole à l'âge de 7 ans. Depuis, elle n'a pas pu revoir ses parents biologiques. Ce n'est que le 5 décembre dernier qu'elle s'est rendue aux camps de Tindouf et devait regagner l'Espagne le 12 du même mois.