Le chiffre d'affaires généré par le secteur minier artisanal au Maroc a franchi le seuil de 500 millions de dirhams, a déclaré lundi Leïla Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable (MTEDD), lors d'une séance de questions orales au Parlement. D'après la ministre, ce segment d'activité, à forte prévalence informelle, constitue un vecteur économique significatif, avec une production annuelle estimée à près de 600 000 tonnes. Il mobilise, selon ses termes, des milliers de travailleurs, opérant tant dans des structures encadrées que dans des formes d'exploitation dépourvues de reconnaissance juridique formelle. Mme Benali a souligné l'engagement constant des mineurs marocains, qu'elle a qualifiés d'«acteurs de terrain œuvrant avec abnégation dans des conditions souvent éprouvantes.» Elle a affirmé que la requalification de ce segment s'inscrivait dans la ligne d'action ministérielle orientée vers une plus grande équité sociale, en particulier par l'amélioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles, et par la résorption des disparités socio-territoriales. Sur le plan juridique, la ministre a précisé que cette activité est encadrée par la loi n° 74.15 relative à la zone minière de Tafilalet et de Figuig (ZMTF), qui s'applique conjointement au cadre plus large défini par la loi n° 33.13 sur les mines (LM), actuellement en cours de révision. L'ensemble de ce dispositif impose notamment aux investisseurs d'effectuer une étude d'incidences environnementales et d'obtenir une autorisation environnementale avant tout basculement d'un permis de recherche vers un titre d'exploitation. Mme Benali a ajouté que la réforme du secteur minier artisanal ne saurait être envisagée sous le seul prisme technique ou capitalistique, mais bien comme un choix souverain destiné à favoriser un ancrage économique et social durable dans les régions concernées. Dans cette perspective, elle a annoncé l'ouverture de nouveaux appels d'offres pour l'année 2025. Seront ainsi proposés à la concurrence 179 blocs au sein de la zone minière de l'Atlas oriental riche en plomb et zinc, et 149 blocs dans la zone de Tafilalet-Maïder, présentant un potentiel similaire.