La France pourrait expédier jusqu'à 300 000 tonnes de blé vers le Maroc, une opération qui témoigne d'un alignement compétitif des prix français face aux origines concurrentes. Si cette dynamique traduit un regain d'activité pour les exportateurs hexagonaux, son incidence sur les disponibilités locales reste à évaluer alors que les marchés agricoles demeurent soumis à de fortes incertitudes. Les cours du blé sur Euronext ont progressé de 1,3 %, atteignant 224,75 euros la tonne, portés par l'embellie des marchés américains et le repli de l'euro, qui favorise la compétitivité des exportations européennes. Après avoir touché un plancher de six mois, les prix rebondissent sous l'effet de tensions climatiques aux Etats-Unis et d'une demande accrue des importateurs. L'Algérie, malgré les déclarations officielles, multiplie les appels d'offres significatifs tandis que la France se positionne pour expédier jusqu'à 300 000 tonnes de blé vers le Maroc selon les opérateurs du secteur. Cette perspective souligne l'avantage tarifaire des origines françaises face à la concurrence. Sur la scène mondiale, le commerce agricole traverse une période d'ajustements, entre restrictions tarifaires chinoises sur le colza canadien et spéculations autour des prochaines prévisions du département américain de l'Agriculture. Dans ce contexte, la tendance des flux céréaliers reflète des enjeux plus larges où variations monétaires et arbitrages commerciaux redessinent les équilibres d'un secteur soumis aux aléas du climat et aux décisions géopolitiques.