Le groupe égyptien Oriental Weavers mène une offensive pour obtenir la suppression du droit antidumping de 35,33 % appliqué depuis 2022 aux exportations de tapis et revêtements de sol vers le Maroc. L'entreprise estime que «les conditions économiques ayant justifié cette mesure ont évolué, la rendant désormais obsolète.» Oriental Weavers met en avant des investissements stratégiques et une baisse des coûts de production, qui, selon elle, «modifient le paysage concurrentiel et annulent la nécessité de cette taxe.» Le fabricant exhorte les autorités marocaines à revoir, voire à lever cette barrière commerciale, une démarche qui, si elle aboutit, «faciliterait ses échanges avec le royaume et renforcerait sa présence sur le marché marocain.» Le Maroc réévalue sa politique tarifaire sur les tapis égyptiens Face à cette requête, le ministère marocain du commerce a ouvert une enquête pour déterminer si le maintien du droit antidumping est toujours justifié. L'examen vise à évaluer la pertinence des arguments avancés en 2022, année où cette mesure avait été adoptée afin de protéger les producteurs marocains d'une concurrence jugée déloyale. Oriental Weavers soutient que ses récents investissements et la réduction de ses coûts de production «rendent cette protection caduque.» L'instruction, qui devrait s'étendre sur quinze mois, pourrait déboucher sur une suspension temporaire du droit en question. Durant cette période, un dépôt équivalent sera perçu afin de préserver l'équilibre du marché. Le verdict de cette enquête, attendu en juillet 2024, tranchera sur l'avenir des exportations égyptiennes de tapis vers le Maroc. Une expansion mondiale pour Oriental Weavers Fondé en 1979 et coté à la Bourse du Caire depuis 1997, Oriental Weavers s'est imposé comme un acteur majeur de l'industrie du tapis et du textile à l'échelle internationale. Avec des unités de production réparties dans trois pays et une présence commerciale dans près de 150 marchés, le groupe bénéficie d'une expertise reconnue dans le domaine du tissage mécanique. Son influence mondiale se reflète dans ses performances financières : pour le troisième trimestre 2024, Oriental Weavers a enregistré une hausse de 44 % de son chiffre d'affaires en glissement annuel, atteignant 6,42 milliards de livres égyptiennes (127 millions de dollars). Avec 69 % de ses revenus générés à l'international, le fabricant continue à étayer ses activités dans le secteur du textile, tout en cherchant à élargir son implantation sur le marché marocain.