La police fédérale américaine a maintenu dimanche sa position de ne pas poursuivre la candidate dans l'affaire de ses emails, une annonce choc qui a comblé le camp démocrate à moins de 48 heures du scrutin présidentiel. Il s'agit d'un nouveau rebondissement de taille dans une campagne présidentielle américaine qui a stupéfié le monde par ses outrances, ses controverses et ses mises en cause personnelles. À moins de deux jours de l'élection, James Comey, directeur du FBI, a informé le Congrès dimanche que l'examen de courriels d'Hillary Clinton découverts récemment n'avait rien changé aux conclusions formulées en juillet, qui recommandaient de ne pas poursuivre la candidate démocrate à la présidentielle de mardi. Il y a dix jours, M. Comey avait adressé un bref courrier aux responsables du Congrès pour les informer que ses équipes avaient découvert de nouveaux messages relatifs à l'affaire de la messagerie d'Hillary Clinton, qui avait utilisé un serveur privé lorsqu'elle était secrétaire d'Etat. Dans cette missive, véritable coup de tonnerre immédiatement exploité par Donald Trump, il restait cependant très évasif sur la portée réelle de cette découverte. L'équipe d'enquêteurs du FBI a «passé en revue toutes les communications faites ou reçues par Hillary Clinton pendant qu'elle était secrétaire d'Etat. Sur la base de cette enquête, nous n'avons pas changé les conclusions que nous avions exprimées en juillet en ce qui concerne Mme Clinton», a écrit James Comey. En juillet dernier, il avait déjà annoncé que le FBI recommandait de ne pas poursuivre Hillary Clinton, et le ministère de la Justice n'avait donc pas inculpé l'ex-Première dame. Il avait toutefois souligné que l'ancienne secrétaire d'Etat avait fait preuve d'une «négligence extrême». Le FBI successivement critiqué ou encensé Après avoir successivement critiqué puis réhabilité James Comey, d'abord pour l'absence d'inculpation puis pour avoir relancé l'enquête, les républicains ont de nouveau dimanche vilipendé le haut fonctionnaire. «Comey doit subir une pression politique énorme pour flancher comme cela», a jugé un des fidèles alliés du milliardaire, Newt Gingrich. Les démocrates, de leur côté, ont ces derniers jours accablé M. Comey, lui reprochant d'avoir violé les règles imposant de ne pas influencer un scrutin national, en annonçant des investigations supplémentaires sur les emails. Mais ces critiques ont brutalement cessé dimanche. «Nous avons toujours été confiants sur le fait que rien ne viendrait remettre en cause la décision (du FBI) de juillet. Le directeur Comey vient de le confirmer», a commenté Brian Fallon, porte-parole de Mme Clinton. En meeting à Minneapolis, Donald Trump n'a pas directement réagi à l'annonce de la décision du FBI. «Hillary Clinton fera longtemps l'objet d'enquêtes», a-t-il toutefois lancé, alors que ses partisans scandaient: «Bouclez-la!»