Le Maroc et l'Espagne tiennent mercredi et jeudi leur 12ème Réunion de Haut Niveau (RHN) à Rabat, l'occasion de consolider davantage un partenariat renouvelé et multidimensionnel édifié sur des bases plus solides et plus claires. Dans un entretien à M24, la chaîne d'information en continu de la MAP, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, José Manuel Albares, souligne que cette réunion, la première depuis 2015, renforcera, sans nul doute, le dialogue politique permanent et le partenariat économique bilatéral, à travers la signature d'un nombre importants d'accords qui donneront un nouvel élan à la dynamique enclenchée entre les deux pays. 1/ Le Maroc et l'Espagne ont entamé une nouvelle étape dans leurs relations. Quels sont les piliers et les grandes lignes de cette nouvelle feuille de route et les mécanismes de sa mise en œuvre ? L'objectif de cette nouvelle étape est de renforcer les relations entre l'Espagne et le Maroc sur des bases plus solides, axées sur le respect et le bénéfice mutuels et la communication constante. Nous avons des groupes de travail sur chacun des points inclus dans cette feuille de route, qui se sont réunis pour progresser sur tous les aspects. Lors de la Réunion de Haut Niveau, nous allons rendre compte de résultats concrets. Aujourd'hui, nous pouvons constater que la gestion conjointe du flux migratoire irrégulier a permis une réduction significative de 31% des arrivées sur les côtes espagnoles, alors que nous constatons que toutes les routes migratoires de l'Afrique vers l'Europe connaissent une croissance exponentielle. En termes de commerce, nous avons dépassé la barre de 10 milliards d'euros d'exportations espagnoles et 20 milliards d'euros en commerce global. Cela montre la confiance et la relation stratégique que nous sommes en train de construire, mais je tiens également à souligner le renforcement du dialogue politique qui s'est traduit par l'audience accordée par SM le Roi Mohammed VI au président du gouvernement, Pedro Sanchez, ainsi que les huit réunions que j'ai eues avec mon homologue, Nasser Bourita, tant au Maroc qu'en Espagne. Nous sommes en dialogue constant à tous les niveaux, et les réunions entre les différents ministres débouchent sur des résultats concrets de cette nouvelle phase. 2/ Le Maroc et l'Espagne sont deux pays voisins qui partagent de nombreux intérêts dans tous les domaines. Quelles sont les perspectives qui seront ouvertes par cette nouvelle réunion de haut niveau ? La tenue de cette Réunion de Haut Niveau, qui n'a pas eu lieu depuis huit ans, démontre l'importance et l'excellente dynamique de nos relations. Lors de cette rencontre, qui sera, j'en suis sûr, un succès, il y a trois axes essentiels : un dialogue politique renforcé, un nouveau partenariat économique qui relancera encore plus le dynamisme de nos relations économiques, et une structure d'accords dans les domaines culturel et éducatif, qui sera mutuellement bénéfique pour que les peuples espagnol et marocain se connaissent encore mieux sur une base plus solide. 3/ Cette nouvelle ère dans les relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne a été saluée par l'UE. Comment évaluez-vous les liens de coopération entre Rabat et Bruxelles ? Le Maroc est un partenaire de premier ordre pour l'Union européenne. Le royaume est un pays fondamental pour la stabilité de l'espace euro-méditerranéen que nous partageons entre l'Europe et l'Afrique et l'Europe et le Maghreb. Le Maroc joue un rôle clé pour la stabilité et le développement de toute cette région. Par conséquent, tout comme la relation entre l'Espagne et le Maroc est mutuellement bénéfique, la relation entre le Maroc et l'UE est également mutuellement bénéfique. 4/ Le Maroc consolide sa place en tant que puissance régionale et partenaire stratégique pour l'Espagne et l'UE. Comment le gouvernement espagnol perçoit-il les réformes entreprises au Maroc au cours des dernières décennies ? Le dynamisme modernisateur des dernières décennies au Maroc est incontestable. La progression de la modernisation du Maroc est un fait qui peut être constaté si l'on regarde les 20 ou 30 dernières années.