L'affrontement entre Emmanuel Macron et les journalistes n'aura pas lieu : le président français a renoncé à donner une conférence de presse e, marge de sa visite officielle de trois jours en Algérie, selon des sources concordantes. Une entorse à l'organisation réglée de cet événement qui le rapproche des protocoles attachés à la présidence française. Accompagné d'une délégation de plus de 90 personnes, dont sept ministres, Macron aura un tête-à-tête houleux à la présidence et un dîner au Palais du peuple, auquel participera toute sa délégation, privée du grand rabbin de France, victime de commentaires antisémites virulents. La perspective de sa venue, inédite en Algérie, avait été critiquée par le chef des islamistes algériens, Abderrazak Makri, avec des mots acerbes et limite antijuifs. La visite coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie en 1962. Mais le président s'est dit avant tout déterminé à l'orienter vers « la jeunesse et l'avenir ». Il rencontrera longuement vendredi de jeunes entrepreneurs algériens avant de se rendre à Oran (ouest), la deuxième ville du pays. C'est la deuxième fois qu'Emmanuel Macron se rend en Algérie en tant que président, après une première visite en décembre 2017, au début de son premier quinquennat. En octobre 2021, des propos d'Emmanuel Macron reprochant au « système politico-militaire » algérien de surfer sur la « rente mémorielle » et ses interrogations sur l'existence d'une nation algérienne avant la colonisation ont fini de consommer la rupture. La question des visas attribués par la France sera aussi au cœur des discussions, Emmanuel Macron ayant décidé en 2021 de les diviser par deux face à la réticence d'Alger à réadmettre des ressortissants indésirables en France. Dans les rues d'Alger, le président français est attendu cette fois avec circonspection et méfiance.