Noureddine Bedoui, ancien premier ministre sous Bouteflika vient d'être placé en détention provisoire dans la prison d'El Harrach, dans la banlieue est d'Alger pour des faits de corruption. Après la chute de Bouteflika sous la pression des manifestations du mouvement prodémocratie Hirak et de l'armée, la justice téléguidée du nouveau régime a lancé une série d'enquêtes sur les affaires auxquelles étaient mêlés les hommes de son entourage. Plusieurs anciens hauts responsables politiques ainsi que de puissants hommes d'affaires ont été condamnés, notamment pour des faits de corruption. Noureddine Bedoui était un des premiers responsables à avoir démissionné après l'avènement d'Abdelmadjid Tebboune, tout juste entré en fonction, fin 2019. La mise à l'écart immédiate de M. Bedoui, qui n'a même pas été chargé de gérer les affaires courantes, peut être interprétée comme un geste à l'égard de la contestation populaire. Âgé de 63 ans, Noureddine Bedoui avait été nommé Premier ministre en mars 2019 par Abdelaziz Bouteflika, alors président pour remplacer le très impopulaire Ahmed Ouyahia, lui aussi confronté à des accusations de corruption, et limogé pour tenter de calmer le mouvement populaire inédit de contestation. Noureddine Bedoui occupait jusqu'alors depuis presque quatre ans le portefeuille de l'Intérieur et était vu comme un des hommes fidèles de M. Bouteflika.