Des experts et des responsables, réunis jeudi à la Chambre des conseillers, ont donné des éclairages sur la sécurité sanitaire en temps de pandémie du Covid-19, tout en proposant une batterie de mesures dédiées à la promotion du secteur de la santé. Dans son intervention lors ce débat organisé par la deuxième Chambre, en partenariat avec la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales -Souissi sous le thème "Les défis de la sécurité sanitaire au Maroc dans la période post-covid", Fouad Kadiri, président du groupe thématique spécialisé dans la sécurité sanitaire, a estimé qu"'il y a un Maroc d'avant et après le Covid-19", relevant l'intérêt prépondérant réservé depuis la survenue de la pandémie au secteur de la santé dans toutes les politiques publiques. Il a souligné la nécessité de mettre en place une politique basée sur la convergence impliquant l'ensemble des intervenants publics et privés dans le cadre d'une mutualisation des efforts et donnant lieu à un système de protection sociale intégré et efficient. Il a aussi noté que le groupe thématique sur la sécurité sanitaire a adopté une approche tournée vers l'ensemble des intervenants et acteurs concernés par le secteur de la santé, programmant aussi des visites de terrain dans différentes régions du Royaume en vue de collecter des données et définir à leur appui des recommandations, étant donné que la santé est l'affaire de tous. M. Kadiri a mis en avant, à ce propos, l'intérêt prépondérant accordé par SM le Roi Mohammed VI à la santé, pour un accès aux soins sur un pied d'égalité. Pour sa part, le Secrétaire général au ministère de la Santé et de la protection sociale, Abdelkrim Meziane Belfquih, a fait remarquer que le champ de la sécurité sociale diffère d'un pays à l'autre selon les priorités économiques et politiques, notant que ce champ englobe notamment les urgences médicales générales, les changements climatiques et les catastrophes naturelles, la mobilité des populations, la circulation des marchandises ou encore les conflits et crises humanitaires. Sur le rôle du ministère de la Santé et de la protection sociale dans le domaine de la sécurité sanitaire, il a fait savoir que le ministère œuvre, aux côtés des autres départements concernés, à renforcer l'intégrité physique, mentale et sociale des populations, relevant que le ministère dispose actuellement de plans d'urgence dédiés à l'atténuation et la protection des risques et à la gestion des flux massifs, outre des programmes de formation continue pour les professionnels de la santé, ainsi que des plans de communication en matière de gestion des risques et de participation collective en temps de crise. Il a annoncé que le ministère a mis en place un système national de détection des urgences de santé générale qui s'appuie sur un réseau national de laboratoires. M. Meziane Belfquih a souligné, par ailleurs, l'importance de la généralisation de la couverture sociale dans l'amélioration de la sécurité nationale et ce, à travers un accès équitable aux médicaments de base, aux technologies médicales et aux prestations sanitaires de base (prévention, soins et rééducation), outre sa contribution au financement du système sanitaire et, donc, à une meilleure qualité des soins et de leur durabilité. De son côté, la représentante de l'Organisation Mondiale de la santé (OMS), Meryem Bigdeli, a affirmé que les messages royaux ainsi que le Nouveau modèle de développement offrent une vision structurante au sujet de l'avenir du système de santé, assurant que le Maroc peut compter sur l'expertise de l'OMS et son soutien de vaste chantier de réforme. Après avoir mis en exergue les efforts déployés par le Maroc face à l'épidémie du Covid-19, elle a plaidé pour une approche proactive dans le domaine de la santé avec aussi l'objectif de mettre en place une banque de données sanitaires, en coordination avec l'ensemble des parties concernées. Les autres intervenants ont souligné que la question de la sécurité sociale dans les politiques publiques dans le monde est devenue cruciale, appelant les acteurs politiques, les chercheurs et les académiciens à œuvrer ensemble pour un débat public sur le sujet. Ils ont aussi noté que la pandémie a permis de prendre conscience de l'importance de la recherche scientifique face aux défis posés, se disant confiants dans la capacité des institutions nationales à relever le challenge. Ils ont également évoqué la corrélation entre sécurité sanitaire et souveraineté médicale nationale, relevant l'importance de la consolidation du système national de santé face aux défis à venir, à la faveur d'une approche proactive. Parmi les thèmes abordés lors de ce débat, on cite notamment "sécurité sanitaire et souveraineté médicale nationale", "la gouvernance en matière de sécurité sanitaire : entre crises nationales et exigences de réforme ", "le droit à la santé au Maroc" ou encore "la problématique du financement de la santé".